La leçon d'une manif...

 

Ce qui s'est passé ce jeudi 19 octobre, place de la République à Paris est exemplaire mais surtout instructif.
"Ne jamais plier aux injonctions d'un pouvoir autoritaire." pourrait être la leçon du jour.
Le ministre de l'intérieur avait donné pour instruction ferme d'interdire toute manifestation solidaire du peuple Palestinien.
Le Conseil d’État a émis l'avis que l'interdiction systématique n'était pas de mise et qu'il fallait donner aux préfets de juger au cas par cas.
La préfecture de Paris a suivi en interdisant la manifestation parisienne à l'appel de l’association CAPJO-Europalestine et du Nouveau parti anticapitaliste.
L'appel a été maintenu malgré l'interdiction et des milliers d'amis et de sympathisants sont venus sur la place.
Les forces de police ont « nassé » la foule.
Entre-temps, le tribunal administratif de Paris qui avait été saisi décide de suspendre l’interdiction préfectorale, estimant que celle-ci représentait « une atteinte grave » à la liberté de manifester.
La décision du tribunal est intervenue alors que le rassemblement se déroulait dans le calme depuis 18h00.
« Le respect de la liberté de manifestation et de la liberté d’expression, qui ont le caractère de libertés fondamentales (....) doit être concilié avec l’exigence constitutionnelle de sauvegarde de l’ordre public », a estimé le tribunal dans son ordonnance.
« Je suis un Républicain, j’applique les décisions de justice. Ce qui est sûr, c’est que les manifestations, quand elles seront autorisées, elles doivent se tenir dans le bon ordre public » , a réagi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, en apprenant la décision du tribunal administratif.
Aussitôt, les forces de police ont lâché prise et la liberté d'expression a repris son droit.
La foule a pu exprimer sa solidarité avec la peuple Palestinien dans sa résistance contre l'occupation, la colonisation et l'apartheid exigeant un cessez le feu immédiat permettant l'accès aux aides humanitaires et l'application des résolutions de l'ONU.
Cette nuit-là, une voix de paix a enfin résonné au coeur de Paris.
La lutte doit se poursuivre opiniâtrement pour qu'elle soit concrètement entendue.
Tel est l'enjeu des heures et des jours qui arrivent.
Ne lâchons pas prise et soyons toujours plus nombreux à conjuguer paix et justice pour la Palestine. L'une ne va pas sans l'autre.

Roland RICHA
Vendredi, 20 octobre 2023

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