Tour de France : des drapeaux palestiniens face à l’équipe israélienne

 


Le 12 juillet, à Clermont-Ferrand sur le passage de la caravane du Tour de France.
À l’initiative de l’Association France Palestine Solidarité, une vingtaine d’organisations du Puy-de-Dôme ont manifesté contre la présence d’Israel-Premier Tech dans la Grande Boucle. Une participation qui vise à renforcer l’image d’Israël en occultant l’occupation.
Sylvan Adams, le patron d’Israel-Premier Tech, pensait avoir inscrit définitivement et sans remous son équipe dans le Tour de France, mais il en est pour ses frais. L’an dernier, dans le Sud-Ouest, le Comité pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et l’Association France Palestine solidarité (AFPS) avaient manifesté contre la présence d’une telle équipe dans le peloton.
Cette année, à l’initiative de l’AFPS, une vingtaine d’organisations du Puy-de-Dôme (dont la CGT, le PCF, les Amis de l’Huma 63, les Amis du temps des cerises, FI, etc.) se sont mobilisées la semaine dernière à Clermont-Ferrand, en vue du passage du Tour. « Voilà donc une équipe cycliste représentante officieuse d’un État dans le Tour de France », écrivent les signataires du tract largement distribué dans la ville. Ils appellent « à en finir avec l’impunité d’Israël et au boycott des produits israéliens », particulièrement au lendemain du massacre de Jénine.

Le milliardaire Sylvan Adams, ambassadeur autoproclamé d’israël
Pour ces organisations, « la participation de cette équipe cycliste est d’autant plus intolérable » que seule une dérogation demandée et obtenue par le milliardaire israélien Sylvan Adams auprès de l’Union cycliste internationale et de l’organisateur du Tour (ASO) a permis à Israel-Premier Tech de participer au Tour 2023. On pourrait s’étonner d’une telle initiative. Mais les déclarations et les actes du patron d’Israel-Premier Tech sont sans ambiguïtés.
Natif du Québec, il s’est installé en Israël il y a six ans. « Quand j’ai déménagé, j’ai créé de nouvelles cartes de visite, avec un nouveau titre, qui est : un ambassadeur autoproclamé d’Israël, et c’est un peu ce sur quoi je travaille, a déclaré Sylvan Adams à la chaîne TV israélienne i24News, en février. Depuis mon immigration, je travaille pour devenir ambassadeur du pays. » De fait, ce passionné du vélo a compris que la diplomatie du sport était particulièrement fructueuse.
En 2018, il a obtenu que le départ du Giro d’Italie se fasse depuis Jérusalem, ville dont la partie orientale est occupée. Il fait venir Lionel Messi à Tel-Aviv et embauché le cycliste britannico-kényan Chris Froome (bien que les relations entre les deux hommes se soient refroidies ces derniers jours). « Je fais mon travail parce que c’est important de le faire, parce que je veux le faire, parce que je veux promouvoir le pays que j’ai choisi. Le pays du peuple élu », a-t-il encore martelé sur la chaîne de télévision.
Outre les tracts distribués, les participants ont également déambulé dans la ville en brandissant des drapeaux palestiniens, à pied et, Tour de France oblige, à vélo.

Pierre Barbancey
L'Humanité du 18 juillet 2023

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