Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé mardi au Qatar, deuxième étape d’une tournée destinée à renforcer les liens avec le Golfe, où il a notamment signé un accord de vente de drones turcs à l’Arabie saoudite, après des années de tensions diplomatiques.
Proche du Qatar, le chef de l’Etat turc a atterri à Doha aux côtés de sa femme Emine Erdogan, avant d’être reçu par l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani dans son palais, selon les médias qataris.
Le président turc a entamé sa tournée dans le Golfe lundi en Arabie saoudite, avec laquelle il a longtemps entretenu des relations glaciales en raison de divergences sur de nombreux sujets au Moyen-Orient.
Plus tôt mardi, M. Erdogan a assisté avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, à la signature d’accords dans les domaines de l’énergie, des investissements, de la défense et des médias, a rapporté l’agence de presse officielle du richissime royaume pétrolier, SPA.
Parmi ces accords figurent « deux contrats avec la compagnie turque Baykar » --codirigée par un gendre de Recep Tayyip Erdogan-- qui produit des drones, notamment le drone tactique TB2 Bayraktar, vedette de l’industrie de défense turque.
L’Arabie saoudite « va acquérir des drones avec l’objectif de renforcer la préparation des forces armées du royaume et ses capacités de défense et fabrication », a déclaré mardi le ministre saoudien de la Défense Khaled ben Salmane.
Le montant des accords n’a pas été dévoilé ni le nom des drones que le royaume compte acheter, mais un diplomate arabe en poste à Ryad, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, a parlé du modèle TB2.
Ce drone a été médiatisé en 2022 pour son rôle dans les premières phases de la défense de l’Ukraine contre l’invasion russe et a été acheté par une dizaine d’armées, selon le Military Balance de l’International Institute for Strategic Studies (IISS).
Dans un tweet, le PDG de Baykar, Haluk Bayraktar, a parlé du « plus gros contrat d’exportation en matière de défense et d’aviation de l’histoire de la République turque », sans en révéler non plus le montant.
Il s’agissait de la deuxième visite du chef de l’Etat turc en Arabie saoudite depuis le rapprochement entre Ryad et Ankara, après une période de froid diplomatique qui a atteint son apogée en 2018 avec l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul.
Le président turc avait à l’époque accusé les responsables saoudiens, et des experts de l’ONU et la CIA avaient pointé du doigt la responsabilité de Mohammed ben Salmane. Ryad a toujours démenti avoir commandité le meurtre du journaliste au ton critique.
La visite de M. Erdogan intervient au moment où la Turquie lutte contre une dévaluation de sa monnaie et une inflation galopante qui ont mis à mal son économie.
Après le Qatar, M. Erdogan est attendu aux Emirats arabes unis, autre riche monarchie du Golfe avec laquelle il s’est récemment rapproché.
Agence France-Presse du 18 juillet 2023
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