Environ 80 000 personnes vivent dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari, en Jordanie. © AFP - KHALIL MAZRAAWI |
L’ONU sonne l’alerte : le Programme alimentaire des Nations unies (PAM) est contraint de réduire du tiers son aide aux réfugiés syriens installés dans des camps en Jordanie.
En cause : la baisse de ses fonds, devenus « dangereusement bas », annonce, dans un communiqué publié le 18 juillet, l’organisation onusienne, qui dit manquer de 41 millions de dollars pour pouvoir boucler son budget 2023.
Quelque 119 000 réfugiés des camps de Zaatari et d’Azraq -respectivement ouverts en 2012 et 2014 pour accueillir les civils ayant fui la guerre en Syrie - seraient ainsi concernés par la baisse drastique de cette aide.
La sécurité alimentaire des réfugiés menacée
Au lieu de 32 dollars (28,50 euros) par mois, ces derniers percevront 21 dollars (18,70 euros). Une baisse de plus de 10 dollars, qui prendra effet dès le mois d’août et sera lourde de conséquences. Cette aide constitue l’unique ressource de 57 % des familles. Seuls 30 % des adultes réfugiés dans ces camps ont en effet un emploi, la plupart du temps saisonnier et temporaire.
« Nous sommes profondément inquiets de cette potentielle détérioration de la sécurité alimentaire des familles, mais comme nos financements s’amenuisent, nous avons les mains liées », alerte le PAM, par la voix d’Alberto Correia Mendesson, son représentant en Jordanie, sans pour autant donner d’explications sur les raisons de cette pénurie de fonds.
Le spectre d’une crise humanitaire
Dominik Bartsch, représentant en Jordanie du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), estime pour sa part que cette baisse de l’aide accroîtra « la vulnérabilité des réfugiés » et met en garde contre « le risque imminent que la situation revienne à celle d’une crise humanitaire avec de graves conséquences pour les réfugiés et les (pays) d’accueil ».
Selon l’ONU, près de 650 000 Syriens ont fui en Jordanie depuis le début de la guerre en 2011, qui a tué plus de 500 000 personnes, déplacé des millions d’autres et ravagé les infrastructures du pays.
Hayet Kechit
L'Humanité du 19 juillet 2023
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