Le souverain chérifien a salué la décision « clairvoyante » de l’Etat hébreu de reconnaître la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental.
Le roi Mohammed VI a invité au Maroc le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, après la reconnaissance par l’Etat hébreu de la souveraineté marocaine sur le territoire disputé du Sahara occidental, une décision « clairvoyante » selon un message de remerciement publié mercredi 19 juillet.
« Vous êtes le bienvenu pour effectuer une visite au Maroc, à des dates à notre meilleure convenance mutuelle, à définir par la voie diplomatique », écrit le souverain dans son message. Cette rencontre « permettra d’ouvrir de nouvelles possibilités pour les relations bilatérales entre le Maroc et Israël », souligne-t-il. Selon un communiqué du bureau de M. Nétanyahou publié à Jérusalem, le conseiller israélien à la sécurité nationale, Tzahi Hanegbi, et le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, ont décidé de « fixer ensemble une date dans un proche avenir » pour cette visite.
La question du Sahara occidental est « la cause nationale du royaume et la priorité de sa politique étrangère », souligne Mohammed VI dans son message, saluant une « décision importante [qui est] à la fois juste et clairvoyante ». « Elle s’inscrit dans la dynamique internationale irréversible qui voit de nombreux pays […] favoriser une solution politique définitive à ce différend régional anachronique, sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie pour la région du Sahara et dans le cadre de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du royaume », poursuit-il.
Pression intense
Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est considéré comme un « territoire non autonome » par l’ONU, en l’absence d’un règlement définitif. Depuis près de cinquante ans, un conflit armé y oppose le Maroc aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie voisine. Rabat prône un plan d’autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature, en 1991, d’un cessez-le-feu mais jamais concrétisé.
Le Maroc exerce une pression intense sur ses partenaires internationaux – en particulier la France, à travers une campagne médiatique sans relâche – pour qu’ils reconnaissent la « marocanité » du territoire.
Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations diplomatiques en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre Israël et plusieurs pays arabes soutenu par Washington. Depuis, les deux alliés s’activent à accélérer leur coopération, essentiellement militaire, sécuritaire, commerciale et touristique. Mais ce rapprochement tous azimuts ne fait pas l’unanimité au Maroc, surtout depuis l’accession au pouvoir en Israël de courants ultranationalistes. Si la mobilisation militante a faibli, la cause palestinienne continue de susciter une immense sympathie au sein de la population marocaine.
Afp du 20 juillet 2023
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