| Le quartier de Zeitoun, sous les décombres, au sud-est de la ville de Gaza, le 27 novembre 2025.© Rizek Abdeljawad/Xinhua/ABACAPRESS.COM |
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, affirme être prêt à passer « très bientôt » à la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Tandis que les hôpitaux gazaouis ont encore reçu les corps de six Palestiniens et dix-sept blessés entre dimanche 7 et lundi 8 décembre, selon les estimations du ministère de la Santé de l’enclave, le dirigeant d’extrême droite continue de vouloir imposer son agenda.
À l’occasion d’une rencontre avec le chancelier allemand, Friedrich Merz, à Jérusalem, dimanche, Benyamin Netanyahou a annoncé avoir discuté avec son homologue – soutien actif de Tel-Aviv malgré le génocide du peuple palestinien – « de comment mettre un terme au pouvoir du Hamas à Gaza ». Le dirigeant a ensuite affirmé que la deuxième phase est « plus difficile ou tout aussi difficile » que la première.
Le déploiement d’une force internationale
Quelques heures plus tôt, dans la soirée de samedi, le chef du Hamas pour Gaza et principal négociateur du mouvement palestinien, Khalil al-Hayya, annonçait être prêt à remettre ses armes dans la bande de Gaza à une autorité palestinienne gouvernant ce territoire, à condition que cesse son occupation par l’armée israélienne.
La deuxième phase du cessez-le-feu, fondé sur le plan en vingt points des États-Unis et entré en vigueur le 10 octobre dernier, prévoit le désarmement de l’organisation palestinienne, le retrait de l’armée israélienne de la bande de Gaza et le déploiement d’une force internationale dans l’enclave ravagée par plus de deux ans de bombardements.
Ainsi, les troupes israéliennes sont censées se retirer par étapes de la bande de Gaza, après un premier retrait à l’intérieur du territoire matérialisé par la « ligne jaune ». Les dernières déclarations du chef d’état-major de l’armée israélienne, Eyal Zamir, viennent pourtant remettre en question le déroulement de l’accord de cessez-le-feu.
Ce dernier a estimé que la ligne jaune de démarcation dans la bande de Gaza était la « nouvelle frontière » avec Israël, annonce un communiqué militaire diffusé dimanche. S’exprimant dans la bande de Gaza face à des soldats réservistes, le lieutenant général Eyal Zamir aurait ainsi déclaré que « la Ligne jaune constitue une ligne de défense avancée pour les localités (israéliennes) et une ligne d’attaque ».
« Des zones délimitées de façon aléatoire »
Pour rappel, l’armée israélienne détient plus de 53 % de l’enclave palestinienne, dans la partie est et occupe l’entièreté du district de Rafah, au sud, jusqu’à la frontière égyptienne. De quoi pousser Amnesty France à dénoncer une présence qui empêche « les Palestiniens (de) rentrer dans leurs foyers ou ce qu’il en reste, ou de se rendre sur leurs terres qui étaient autrefois cultivées ». L’ONG condamne notamment comment « des zones sont délimitées de façon aléatoire », permettant à l’armée israélienne de multiplier les tueries sous prétexte que des civils palestiniens « les franchissent sans le savoir ».
Benyamin Netanyahou a de son côté rappelé, dimanche, que le Hamas doit restituer le corps de Ran Gvili, condition à un passage à la seconde phase. Le même Benyamin Netanyahou qui n’a pas hésité à autoriser le massacre d’au moins 373 Palestiniens, tout en laissant 970 autres blessés, depuis le début du cessez-le-feu. Le tout sous prétexte que les opérations israéliennes dans la bande de Gaza « ne sont pas terminées », comme affirmé début novembre.
Que le premier ministre israélien insiste sur la troisième phase, « qui consiste à déradicaliser Gaza », n’est donc guère étonnant. « Il faut maintenant que cela aboutisse », a appuyé Friedrich Merz, affirmant que l’Allemagne contribuerait à la reconstruction de Gaza. Selon le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne, le nombre de Palestiniens morts, depuis octobre 2023, s’élève désormais à 70 360 et 171 047 ont été blessés.
(L'Humanité du 08 décembre 2025)

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