| La militante suédoise Greta Thunberg avant son arrestation par des agents de police londoniens, le 23 décembre 2025.© Prisoners for Palestine / AFP |
Figure de la lutte en soutien du peuple palestinien, Greta Thunberg a été arrêtée, mardi 23 décembre, lors d’une manifestation pour dénoncer la répression visant le collectif Palestine Action, à Londres (Royaume-Uni). L’interpellation a été confirmée par les associations Defend Our Juries et Prisoners for Palestine.
« Greta Thunberg tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « Je soutiens les prisonniers de Palestine Action. Je m’oppose au génocide » », a annoncé un porte-parole de Defend Our Juries, précisant que la militante connue pour son engagement en faveur du climat avait « été arrêtée en vertu de la loi antiterroriste (britannique) ». L’article 12 du texte en question interdit toute expression ou croyance en lien avec un groupe criminalisé.
Le soutien à la Palestine classé comme terroriste
Collectif spécialisé dans les opérations de terrain – comme l’incursion dans des usines liées à l’industrie de l’armement – Palestine Action a été classée comme terroriste en juillet 2025, permettant ainsi l’arrestation des personnes se rendant à leurs rassemblements. Des membres du collectif sont notamment accusés d’être les auteurs de jets de peintures sur deux avions militaires stationnés dans une base aérienne de la Royal Air Force.
Cette mesure répressive a beau avoir été jugée « disproportionnée » par les Nations unies (ONU) et dénoncée par des artistes comme le cinéaste britannique Ken Loach ou la romancière irlandaise Sally Rooney, les autorités ont multiplié les arrestations au fil des rassemblements pour dénoncer le génocide commis par Israël à Gaza.
Début septembre, ce sont 890 participants à une manifestation de soutien qui ont été interpellés par la police londonienne. Un mois plus tôt, les autorités britanniques avaient réalisé une opération similaire, avec l’arrestation de 521 manifestants venus soutenir Palestine Action.
Huit militants affiliés au groupe accusé de terrorisme mènent actuellement une grève de la faim à partir des cellules où ils sont incarcérés. Malgré la multiplication des alertes, et une forte mobilisation, pour dénoncer les risques que prennent ces derniers – en danger de mort – le ministre de la Justice, David Lammy, refuse jusqu’à présent de les rencontrer. Deux d’entre eux ont été hospitalisés vendredi 19 et samedi 20 décembre, après plusieurs dizaines de jours de grève.
Tom Demars-Granja
L'Humanité du 23 décembre 25
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