Génocide à Gaza : 50 milliards d’épargne durable détournés par l’armée israélienne pour des drones et des bombes

 

104 entreprises du secteur militaire ont bénéficié du pactole, dont 50 % rien que pour 27 sociétés européennes.© Bruno Levesque / IP3
Une enquête publiée mercredi par plusieurs médias, dont Mediapart, lève le voile sur près de 50 milliards d’euros d’épargne durable détournés de leur fonction originelle pour la construction des drones et des bombes. L’armée israélienne a bénéficié de ce pactole pour massacrer les Palestiniens.

Détourner des sommes pharaoniques destinées à l’environnement afin de fabriquer des armes, qui plus est dans le but de commettre un génocide contre le peuple palestinien. Le scandale semble à peine croyable. C’est pourtant ce qu’ont révélé nos confrères de Mediapart dans une enquête dévoilée mercredi en collaboration avec Voxeurop, IrpiMedia et El Pais. Un total de 49,8 milliards d’euros issus de fonds verts des banques françaises et continentales a ainsi été récemment investi dans le domaine de la défense, avec la bénédiction de la Commission européenne.
Concrètement, les épargnants qui ont contribué à ces fonds ont en réalité financé la guerre plutôt que la préservation de la planète qu’ils pensaient soutenir. Parmi les gestionnaires d’actifs les plus concernés par cette manœuvre sournoise, on retrouve par exemple la société états-unienne BlackRock, à hauteur de 3 milliards d’euros. Côté français, le Crédit agricole, le Crédit mutuel ou encore le groupe BCE – Banque populaire et la Caisse d’épargne – sont également de la partie. Aucune d’entre elles n’a commenté ces informations.

Des chars et des bombes contre les Palestiniens
Résultat : 104 entreprises du secteur militaire ont bénéficié du pactole, dont 50 % rien que pour 27 sociétés européennes. Et c’est le fabricant d’armes français Safran qui rafle la mise avec 5,6 milliards d’euros, utilisés donc pour produire des bombes et des drones, devant le britannique Rolls-Royce (4,09 milliards) et l’allemand Rheinmetall (4,05 milliards).
Même le géant européen de l’aéronautique, le groupe Airbus – et ses activités particulièrement émettrices de gaz à effet de serre –, figure sur la liste. Pire, certains de ces fabricants ont établi des contrats avec Israël pour fournir des armes : l’argent investi dans ces fonds verts a en définitive servi en partie à détruire la bande de Gaza, à assassiner des dizaines de milliers de civils gazaouis en toute impunité et à persécuter les Palestiniens en Cisjordanie occupée.
L’enquête de citer Rolls-Royce, qui, « par l’intermédiaire de sa filiale allemande MTU, fournit pour sa part des composants pour les chars israéliens », mais plus largement 25 fonds verts européens, qui « ont investi 23 millions d’euros dans l’entreprise de défense israélienne Elbit Systems, laquelle fournit notamment des bombes et des munitions à l’armée israélienne ». L’un d’eux, sous la houlette de la banque française BNP Paribas, a investi 203 000 euros dans cette société.
Toutes ces opérations procèdent, d’après les médias précités, d’un « verdissement des marchands d’armes par Bruxelles », conséquence d’une « offensive de lobbying et de communication parfaitement exécutée ». La complicité de génocide, de crime de guerre et de crime contre l’humanité a un sens. Ce travail fouillé le prouve. Alors que les établissements bancaires et autres investisseurs sont déjà pointés du doigt pour ne pas agir suffisamment face au réchauffement planétaire, cette situation est d’autant plus inconcevable que les milliards destinés à cet usage initial sont redirigés en vue de semer la terreur.

Antoine Portoles
L'Humanité du 17 décembre 25



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