Les caméras du monde entier ont quitté la Palestine depuis qu’un cessez-le-feu fantôme a été signé le 10 octobre. En deux mois, l’encre de l’accord de paix a à peine séché que 400 Palestiniens sont morts sous les balles israéliennes dans la bande de Gaza. Les Gazaouis continuent de vivre dans un état de famine et sont désormais victimes de terribles inondations de l’hiver qui contraignent 800 000 Palestiniens à être déplacés.
Dans son projet funeste et génocidaire de mort et d’étouffement du peuple palestinien, la colonisation repart de plus belle en Cisjordanie et atteint un niveau sans précédent depuis 2017. Face à cette violence de l’État génocidaire israélien, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a trouvé les mots justes pour l’avenir du peuple palestinien : « Je condamne l’expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l’accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d’un État palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain. »
En Cisjordanie, près de Bethléem, au pied d’un mur de séparation de 8 mètres avec Israël entouré de barbelés, se trouve dans un espace surpeuplé et surplombé par les miradors israéliens le camp de réfugiés palestiniens d’Aida, avec lequel la ville de Grigny est jumelée. On y vit sous surveillance permanente, sous l’oppression, les menaces, les arrestations et les violences de l’armée israélienne. Jusque-là, un terrain de foot contigu au mur s’y trouvait comme rare lieu d’évasion pour la jeunesse du camp. Il est désormais menacé de démolition. C’est l’espoir et la liberté du peuple palestinien que l’on veut tuer !
Aux côtés des échanges culturels et d’un projet d’accès à l’eau dans le camp, ce terrain de foot est au cœur de nos liens de solidarité avec Aida. Avec Grenoble et Strasbourg, et grâce à la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), des délégations sportives ont été reçues en France. Et nous avions foulé le terrain d’Aida avec Fabien Roussel, en mars 2024. Grâce à l’Association pour le jumelage entre les camps de réfugiés palestiniens et les villes françaises (AJPF), des dizaines de villes sont engagées. Et la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine lance une campagne pour mettre la survie du peuple palestinien à l’agenda des élections municipales 2026.
La diplomatie des villes s’écrit au plus près des vies humaines. Par leurs coopérations et leurs engagements, les villes transforment l’action locale en parole universelle et rappellent que la politique étrangère peut aussi être une affaire d’humanité. Pour la solidarité, la paix et les droits humains, le terrain de foot d’Aida doit être sauvé !
Philippe Rio
L'Humanité du 17 décembre 25
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