Gaza : 850 000 déplacés à cause du génocide en cours risquent d’être inondés

 

La tempête Byron a balayé la bande de Gaza, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse à cause du génocide opéré par l’armée Israélienne. Selon l’ONU, 761 sites, abritant environ 850 000 déplacés, présentent un risque élevé d’inondation dans l’enclave palestinienne.
Dès le mercredi 10 décembre, la tempête Byron a balayé la bande de Gaza, provoquant d’importantes précipitations. L’Agence France-Presse (AFP) s’est notamment rendue dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville. Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes pour tenter d’ériger un rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s’abattent depuis des heures.
Sous des trombes d’eau, l’océan de toile et de bâches s’est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d’enfants mangent à même des faitouts en métal devant l’ouverture d’un petit abri en plastique, en regardant le ciel s’abattre sur le quartier.

761 campements de réfugiés présentent un risque élevé d’inondation
« La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller », raconte à l’AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille à al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza. « Jusqu’à quand allons-nous rester comme ça ? C’est injuste », fustige-t-elle.
Selon un rapport de l’ONU, 761 sites, abritant environ 850 000 déplacés, présentent un risque élevé d’inondation dans la bande de Gaza. Le territoire connaît généralement un épisode de fortes pluies en fin d’automne et en hiver, mais la dévastation massive due au génocide perpétré par Israël l’a rendu plus vulnérable.
Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l’aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l’ONU, malgré l’entrée en vigueur d’une fragile trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face aux inondations.
Dès le 1er décembre, l’ONU avait mis en garde contre un risque majeur d’inondations. 1,5 million de personnes ont aujourd’hui besoin d’une aide urgente dans la bande de Gaza. Dans un rapport publié mardi 25 novembre, les Nations Unies alertaient sur l’ampleur des dégâts dans la bande de Gaza et s’inquiétaient de sa capacité à se reconstruire et même à continuer d’exister.
En quinze mois, vingt-deux années de développement ont été effacées. Le PIB par habitant a été amputé de 90 %, 81 % des bâtiments ont été détruits ou endommagés, dont 92 % des logements, laissant 1,4 million de personnes sans abri. 88 % des commerces et entreprises ont été touchés et 92 % des écoles doivent être reconstruites.

Théo Bourrieau
L'Humanité du 12 décembre 2025







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