| Un jeune Palestinien est soigné à la suite d’une frappe aérienne israélienne à l’hôpital Al-Ahli, dans la ville de Gaza, le 19 novembre 2025. DAWOUD ABU ALKAS / REUTERS |
Les armes explosives, plus particulièrement les bombes aériennes, sont désormais la principale menace pour les enfants dans de nombreuses zones de conflit, alerte, jeudi 20 novembre, l’organisation Save the Children, qui note une hausse record des victimes en 2024.
Quelque 11 967 enfants ont été victimes de la guerre en 2024. Selon des chiffres des Nations unies, 4 676 d’entre eux sont morts. C’est le bilan le plus élevé depuis le début des relevés en 2006, avec une progression de 42 % comparé à 2020 ; 70 % des enfants ont été victimes d’armes explosives (bombes, mines), souligne l’ONG britannique, qui documente dans son rapport l’« impact dévastateur » de ces dispositifs sur les enfants entre 2020 et 2025.
Pendant des décennies, ces derniers étaient « plus susceptibles de mourir de malnutrition, de maladie ou d’un manque d’accès au soin » dans les zones de conflit, pointe Save the Children. Mais, « à mesure que les guerres deviennent plus urbaines, les bombes et les drones frappent des écoles, des maisons et des hôpitaux », souligne l’ONG, des lieux « censés être protégés par le droit international humanitaire ». Sur la période 2020-2024, les armes explosives étaient la cause de 59 % des morts et blessures.
Le rapport met en cause les Etats, l’écrasante majorité de ces armes étant conçues par des industriels de l’armement qui fournissent des armées régulières.
« Nous voyons les règles de la guerre se déliter »
Plus de la moitié des armes explosives responsables des blessures et décès des enfants en 2024 ont été utilisées lors de bombardements aériens, qui ont fait de nombreuses victimes civiles à Gaza, en Ukraine et au Soudan, souligne le rapport. « Nous voyons les règles de la guerre se déliter », accuse Narmina Strishenets, son autrice principale, et « si nous acceptons que cela est normal, nous acceptons un monde où l’enfance elle-même est attaquée ».
L’organisation appelle à cesser l’utilisation de ces armes dans les zones peuplées, et à faire en sorte de protéger davantage les enfants lors des conflits armés. Le docteur Paul Reavley, médecin urgentiste pédiatrique et cofondateur du Paediatric Blast Injury Partnership, qui rassemble l’ONG et des médecins, rappelle que les enfants sont plus vulnérables à ces armes que les adultes.
En 2024, les conflits les plus meurtriers ou cause de mutilations des enfants sont, selon l’ONG, ceux qui sont menés dans les territoires palestiniens occupés, au Soudan, en Birmanie, en Ukraine et en Syrie.
D’après le Hamas, le nombre d’enfants palestiniens tués entre octobre 2023 et septembre 2025 a dépassé 20 000 à Gaza dans le cadre de la guerre avec Israël.
(Avec les agences de presse du 19 novembre 25)
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