Philharmonie de Paris : quatre personnes en garde à vue après l’interruption d’un concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël

Si elle n’avait pas demandé l’annulation du concert de ce jeudi, la fédération CGT du spectacle, pour sa part, avait réclamé que la philharmonie de Paris « rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants d’Israël et la teneur des crimes commis à Gaza ».
Selon la philharmonie, qui a porté plainte, des spectateurs ont tenté d’interrompre le concert de jeudi soir, dont deux fois en faisant usage de fumigènes. En amont, de nombreux artistes avaient signé une tribune pour demander son annulation, estimant que « maintenir ce concert, c’est entretenir l’impunité dont jouit l’État d’Israël face au droit international » et face au génocide à Gaza qui a fait plus de 67 000 morts.
Le Concerto pour piano n°5 de Beethoven présenté jeudi 6 novembre par l’Orchestre philharmonique d’Israël (IPO) à la Philharmonie de Paris a basculé, après avoir été interrompu à plusieurs reprises par des militants pro-palestiniens en possession d’un billet. L’un d’entre eux, qui avait allumé un fumigène, a reçu de nombreux coups de la part de spectateurs. Le concert s’est finalement poursuivi, après que les manifestants ont été évacués.
Le lendemain, ce vendredi 7 novembre, quatre personnes – trois femmes et un homme – ont été placées en garde à vue dont trois pour participation à un groupement en vue de commettre des violences et dégradations et une pour organisation d’une manifestation non déclarée.
Ce vendredi, la Philharmonie de Paris a condamné « fermement les graves incidents survenus » au cours du spectacle et a annoncé avoir porté plainte. « La philharmonie a démontré qu’elle était à l’écoute en répondant aux diverses interpellations reçues ces derniers jours au sujet du concert. Mais la violence n’est pas un débat. Et la faire entrer dans une salle de concert est très grave », a-t-elle estimé.

« L’orchestre philharmonique d’Israël est l’orchestre national de l’État d’Israël »
Le dispositif avait été renforcé autour de ce concert, suite à la polémique sur la tenue de l’événement. Une lettre ouverte publiée le 14 octobre par Médiapart et signée par de nombreux artistes et publics de la musique classique rappelait notamment les propos récents du secrétaire général de l’IOP, Yair Maschiach : « L’orchestre philharmonique d’Israël est l’orchestre national de l’État d’Israël et son ambassadeur culturel dans le monde ».
Les signataires réclamaient l’annulation du spectacle au regard du génocide menée par Israël dans la bande de Gaza qui a coûté la vie à plus de 67 000 personnes depuis octobre 2023. « Maintenir ce concert, c’est entretenir l’impunité dont jouit l’État d’Israël face au droit international », avaient soutenu les signataires de la lettre ouverte qui affirment que « les liens entre l’IPO, le gouvernement israélien et son armée sont documentés et ne sont plus à prouver ».
Si elle n’avait pas demandé l’annulation du concert de ce jeudi, la fédération CGT du spectacle, pour sa part, avait appelé à le contextualiser. Dans un communiqué du 29 octobre, le syndicat avait réclamé que la philharmonie de Paris « rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants d’Israël et la teneur des crimes commis à Gaza ».

Nadège Dubessay
L'Humanité du 07 novembre 25



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