| Face à l’étendue des dégâts, l’existence même de Gaza est en péril. Cliquez pour agrandir |
Dans un rapport publié ce mardi 25 novembre, les Nations Unies ont alerté sur l’ampleur des dégâts dans la bande de Gaza et s’inquiètent de sa capacité à se reconstruire et même à continuer à d’exister. Ils appellent donc à une aide internationale massive et coordonnée.
Face à l’étendue des dégâts, l’existence même de Gaza est en péril. Dans un rapport réalisé par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et publié mardi 25 novembre, l’ONU s’inquiète de l’avenir de l’enclave et de sa capacité à se reconstruire.
Après deux ans de génocide et plus de 69 756 Palestiniens tués, l’armée israélienne a réussi à détruire et ronger les infrastructures gazaouies et son économie, mettant en péril son avenir. Le rapport de l’ONU appelle à agir « sans délai » pour élaborer un « plan de redressement d’ensemble ».
Les opérations militaires israéliennes ont fait passer Gaza « d’une situation de sous-développement à celle d’une ruine totale ». La CNUCED qualifie, en s’appuyant sur les travaux de l’université suédoise d’Uppsala, la situation de pire effondrement économique documenté depuis 1960
La destruction était méthodique et délibérée. Selon le rapport, Israël a « rongé tous les piliers de la survie », de la nourriture au logement en passant par les soins de santé, « nui à la gouvernance et plongé » le territoire palestinien « dans un abîme créé par l’homme ».
En quinze mois, vingt-deux années de développement ont été effacées. Le PIB par habitant a été amputé de 90 %, 81 % des bâtiments ont été détruits ou endommagés, dont 92 % des logements, laissant 1,4 million de personnes sans abri. 88 % des commerces et entreprises ont été touchés et 92 % des écoles doivent être reconstruites.
« Même dans un scénario optimiste, dans lequel la croissance atteint un taux à deux chiffres et l’aide étrangère afflue, il faudra plusieurs décennies pour que Gaza retrouve le niveau de qualité de vie d’avant octobre 2023 », souligne le rapport.
Au-delà des infrastructures, des experts évoquent un écocide, c’est-à-dire la destruction de la capacité même de Gaza à soutenir la vie humaine. La production locale de légumes, autrefois pilier de la sécurité alimentaire, a été détruite : 87 % des terres agricoles, 80 % des serres et 87 % des puits d’irrigation ont été décimés.
L’ONU estime qu’environ 70 milliards de dollars seront nécessaires pour reconstruire le territoire palestinien, dont 20 milliards dans les trois prochaines années.
La CNUCED appelle donc à la mise en œuvre « d’un plan de redressement d’ensemble » qui associe « une aide internationale coordonnée, le rétablissement des transferts fiscaux » d’Israël vers Gaza « et des mesures visant à alléger les contraintes qui pèsent sur le commerce, les déplacements et l’investissement ».
Elle suggère par exemple la création d’un revenu de base universel à Gaza, pour pourvoir à la subsistance de tous les habitants, sous forme d’un programme d’aide en espèces, « reconductible et sans conditions » et qui serait versé mensuellement.
Devant le Conseil de sécurité, ce lundi, le coordinateur adjoint de l’ONU pour le Moyen-Orient, Ramiz Alakbarov, a résumé l’urgence : « Les dégâts causés à Gaza, sur les plans physique, économique et social, sont catastrophiques. Nous ne pouvons pas nous contenter de répondre aux besoins physiques immédiats. Il faut restaurer la dignité et l’espoir ».
Par Roland RICHA
Avec les agences de presse du 25 novembre 25
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