Le dirigeant palestinien a été frappé par huit gardiens lors d’un transfert, mi-septembre. Il aurait des côtes cassées. Après cette agression et les menaces du ministre fasciste Itamar Ben Gvir, sa famille craint pour sa vie, alors que Benyamin Netanyahou a refusé sa libération ce week-end.
Benyamin Netanyahou veut-il en finir une fois pour toutes avec Marwan Barghouti ? Le leader palestinien le plus populaire, aujourd’hui âgé de 66 ans, est enfermé depuis vingt-trois ans. Il purge actuellement cinq peines de prison à perpétuité prononcées en toute illégalité par un tribunal israélien.
Selon le Bureau de presse palestinien Asra (AMO), dans un communiqué publié sur Telegram, Barghouti a été agressé lors de son transfert de la prison de Rimon à celle de Megiddo, mi-septembre. « Il a perdu connaissance et a subi quatre fractures des côtes suite aux coups », indique le communiqué, accusant une unité spéciale de répression pénitentiaire israélienne d’être responsable de l’agression.
Arab Barghouti, le fils de Marwan, qui a pu s’entretenir avec des prisonniers palestiniens récemment libérés, dit craindre pour la vie de son père. « Ce que nous savons, c’est que pendant le transfert de mon père, ils se sont arrêtés en chemin et huit gardes de sécurité de l’administration pénitentiaire, travaillant pour elle, ont commencé à le frapper de différentes manières : coups de pied, coups de poing, coups de pied à la tête, coups de poitrine et coups de poing aux jambes », a expliqué Arab à l’Humanité. « Les détenus libérés affirment qu’à son arrivée à Megiddo, il pouvait à peine marcher pendant des jours. »
Intimidation
C’est la quatrième fois en deux ans que Marwan Barghouti a ainsi été passé à tabac par des gardiens de prison ou des soldats. Il est détenu à l’isolement depuis le 7 octobre 2023.
Cette nouvelle agression, que l’on n’apprend que maintenant, fait suite à l’irruption dans la cellule de Marwan Barghouti, du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. Ce membre d’un parti d’extrême droite, déjà condamné par les tribunaux israéliens pour incitation au racisme et soutien à une organisation terroriste, était venu menacer le dirigeant palestinien. « Quiconque tue nos enfants ou nos femmes ,sera anéanti. Vous ne nous vaincrez jamais », avait-il lancé.
Il a nié les allégations d’agression, mais a ajouté être « fier que la situation [de Barghouti] ait radicalement changé depuis mon arrivée à la tête du pays – la récréation est terminée, les colonies de vacances sont terminées ». Des propos repris par le journal israélien Maariv. Selon Arab Barghouti, Ben Gvir aurait également montré à son père la photo d’une chaise électrique en affirmant qu’il méritait d’être exécuté.
Ce week-end, 250 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité ont été libérés, la plupart expulsés vers l’Égypte. Le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou a opposé son veto à l’inscription de Barghouti sur la liste des prisonniers à libérer dans le cadre de l’accord. « Mon père est un fervent défenseur de la solution à deux États depuis plus de trois décennies, explique Arab. Je pense que le fait que le gouvernement israélien ait insisté sur le fait qu’il ne faisait pas partie de l’accord montre clairement qu’il ne recherche pas un dirigeant palestinien crédible et légitime. Il veut que nous restions divisés. »
Pierre Barbancey
L'Humanité du 16 octobre 25
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