Cessez-le-feu à Gaza : Israël menace de nouveau l’enclave palestinienne

 

Mercredi 16 octobre, après que le Hamas ait annoncé avoir restitué toutes les dépouilles d’otages auxquelles il avait pu accéder, le ministre de la Défense israélienne a menacé le mouvement islamiste d’une reprise des combats.© Anas Deeb/UPI/ABACA

Le Hamas a affirmé mercredi 16 octobre avoir remis à Israël toutes les dépouilles d’otages auxquelles il avait pu accéder, soit neuf dépouilles sur 28. « Si le Hamas refuse de respecter l’accord, Israël, en coordination avec les États-Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale » du mouvement islamiste, a menacé le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, dans la soirée via un communiqué de son bureau.
Alors que l’extrême droite ne rêve que de reprendre le massacre à Gaza, le ministre de la Défense du gouvernement de Benyamin Netanyahou a de nouveau menacé l’enclave palestinienne mercredi soir. « Si le Hamas refuse de respecter l’accord, Israël, en coordination avec les États-Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale » du mouvement islamiste, a affirmé Israël Katz, via un communiqué de son bureau.
L’accord de cessez-le-feu, première étape du plan Trump validée la semaine dernière, prévoit outre la libération, intervenue lundi, de près de 2 000 prisonniers palestiniens et des 20 derniers otages israéliens vivants, la remise des 28 corps de ceux morts à Gaza. Depuis le début de la semaine, le Hamas a remis neuf dépouilles – quatre lundi soir, trois mardi et deux mercredi – à Israël.
« Nous avons rempli notre engagement au titre de l’accord en remettant tous les prisonniers israéliens vivants, ainsi que les corps auxquels nous avons pu accéder », a affirmé le mouvement palestinien dans la journée de mercredi, en précisant : « Quant aux dépouilles restantes, leur récupération et extraction nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial. »

Le ministre suprémaciste Itamar Ben Gvir appelle à couper totalement l’aide humanitaire
Mais, alors que les prochaines étapes du plan Trump sont des plus incertaines, le gouvernement israélien pourrait se saisir de ce retard prévisible pour reprendre son entreprise génocidaire. Accusant le Hamas de jouer la montre et de violer l’accord de cessez-le-feu, Itamar Ben Gvir, ministre suprémaciste de la Sécurité intérieure, a pour sa part de nouveau appelé mercredi le Premier ministre Benyamin Netanyahou à couper totalement l’aide humanitaire pour Gaza.
Plus tôt, la radiotélévision publique israélienne KAN avait présenté comme imminente la réouverture du passage de Rafah entre l’Égypte et Gaza, crucial pour l’afflux de l’aide qui attend du côté égyptien. Mais il est resté fermé jusque-là tandis que l’ONU et les ONG ne cessent de dénoncer une aide humanitaire délivrée au compte-goutte dans l’enclave palestinienne dévastée, rongée par la famine et privée de presque tout.
« Nous voulons que tous (les) points de passage soient ouverts et que l’accès soit totalement libre », a martelé au Caire, auprès de l’AFP, Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l’ONU, insistant sur « l’urgence totale » de la situation et la nécessité de « livrer de l’aide à grande échelle ».
De son côté, l’inconditionnel allié états-unien d’Israël tente, pour l’heure, de temporiser. Le Hamas « continue de nous dire qu’ils entendent honorer l’accord », a déclaré à des journalistes un haut responsable, sous le couvert de l’anonymat, après les menaces israéliennes. « Ils creusent. Ils trouvent beaucoup de corps », a affirmé Donald Trump lui-même alors qu’il était interrogé dans le Bureau ovale sur le respect de l’accord par le mouvement islamiste.

Julia Hamlaoui
L'Humanité du 16 octobre 25