« Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide ! » : la dernière étape de la Vuelta 2025 interrompue en soutien à Gaza

 

       Dimanche 14 septembre, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont interrompu la dernière étape de la Vuelta en signe de protestation contre le génocide des Palestiniens.© Juan Carlos Rojas
100 000 manifestants ont défilé dans les rues de Madrid, dimanche 15 septembre, interrompant définitivement la dernière étape de la Vuelta, le tour cycliste espagnol déjà perturbé ces dernières semaines par de multiples mobilisations contre le génocide à Gaza.
Contre le génocide à Gaza, ils étaient plus de 100 000 dans les rues de Madrid, dimanche 14 septembre, où devait se tenir la dernière étape de la Vuelta. Le tour cycliste espagnol a été emporté par Jonas Vingegaard, vainqueur au classement général, mais les 58 derniers kilomètres n’auront pas été disputés au profit d’une immense manifestation de solidarité.
Sur Gran Via, les barrières sont tombées et, après un léger mouvement de panique, une immense foule dans laquelle se trouvaient des familles avec pour certaines de jeunes enfants en poussette, ou des personnes âgées, a défilé tranquillement, encadrée par des policiers. Des scènes similaires se sont répétées dans d’autres points de la ville. Près de la gare d’Atocha, les policiers ont répliqué dans un premier temps plus fermement, en chargeant et en lançant quelques grenades lacrymogènes, avant finalement, de laisser les manifestants défiler aux cris de « Boycott Israël », « Ce n’est pas une guerre, c’est un génocide ! » ou « Halte aux morts d’enfants innocents ! ».

Pedro Sanchez a dit son « admiration » pour les manifestants
De multiples mobilisations, quasi quotidiennes, avaient déjà perturbé les précédentes étapes de la course. Lors de la 5e étape, par exemple, l’équipe appartenant à Sylvan Adams, homme d’affaires et « ambassadeur autoproclamé d’Israël » s’était vue gênée par des manifestants sur la route lors du contre-la-montre par équipes. Le 3 septembre, rebelote, lors de la 11e étape, au Pays basque, au point que Kiko Garcia, le directeur technique de la course, a dû la neutraliser et ne pas déclarer de vainqueur.
À une cinquantaine de kilomètres, les coureurs, eux, ont mis pied à terre. Quelques instants plus tard, la direction de la course a annoncé son arrêt définitif. « La Vuelta, c’est une excuse pour venir montrer notre soutien » aux Palestiniens, a expliqué à l’AFP, avant l’irruption sur le parcours des manifestants, Rosa Mostaza Rodriguez, une enseignante de 54 ans, robe rouge et foulard vert sur la tête. « Je n’aime pas que nous soyons arrivés à ça parce que cette course n’aurait jamais dû avoir lieu. Israël commet un génocide à Gaza et ne devrait pas participer à ces événements internationaux », a estimé pour sa part José Luis Fernández, 74 ans, professeur d’université à la retraite, défilant après l’interruption de l’épreuve.
Un avis partagé par la ministre du Travail Yolanda Diaz, issue de la plateforme Sumar et N.3 du gouvernement. « Israël ne peut participer à aucun événement tant qu’il continue de commettre un génocide », a-t-elle jugé saluant le fait que « la société espagnole ne tolère pas que le génocide à Gaza soit normalisé dans des événements sportifs ou culturels ». De quoi s’attirer de nouveau les foudres de Tel Aviv. La semaine dernière déjà, alors que l’Espagne venait d’annoncer un embargo sur les armes et le carburant pour « mettre au fin au génocide à Gaza », Israël, taxant cette initiative de « campagne antisémite », a aussitôt riposté en frappant d’interdiction d’entrée Yolanda Diaz et sa collègue ministre de la Jeunesse et de l’Enfance Sira Rego.
Alors que la droite espagnole s’est déchaînée dimanche soir – le chef du Parti populaire, Alberto Nunez Feijoo qualifiant sur X de « honte internationale relayée dans le monde entier » l’interruption de la Vuelta -, le premier ministre de gauche Pedro Sanchez a salué plus tôt dans la journée les mobilisations faisant part de son « admiration » pour les manifestants tout en disant son « respect » des sportifs. Reconnaissance de la Palestine, sanctions contre Israël, solidarité avec les manifestants… Emmanuel Macron pourrait en prendre de la graine.

Julia Hamlaoui
L'Humanité du 15 septembre 2025

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