L’état-major de l’armée israélienne, jusqu’ici dubitatif face au plan d’occupation de l’enclave palestinienne, a finalement validé le projet de Benyamin Netanyahou, mercredi 13 août. Le Premier ministre peut donc lancer la prise de la ville de Gaza, ravagé par deux ans de massacres et de bombardements.
Le duel entre le chef d’état-major de l’armée, Eyal Zamir, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, n’aura duré qu’un temps. Opposés sur le sort à réserver à la bande de Gaza, le général et le dirigeant politique avaient vu leurs divergences exposées par la presse internationale.
Des débats internes qui excluaient néanmoins tout espoir de salut pour le peuple palestinien, victime d’un génocide enclenché il y a presque deux ans.
Tandis que Benyamin Netanyahou prônait la prise de contrôle totale de – ce qu’il reste de – la ville de Gaza, Eyal Zamir mettait en garde contre un « trou noir », humain et économique, à venir pour Tel-Aviv.
Alors que Benyamin Netanyahou s’enfonce officiellement dans sa croisade contre le Hamas – quitte à perpétrer le génocide d’un peuple dans son ensemble -, Eyal Zamir préférait assurer le quotidien de ses soldats et la survie des derniers otages détenus dans l’enclave ravagée par les bombes et la famine.
« Le concept central du plan a été présenté et approuvé »
Ces dissensions sont de l’histoire ancienne. Du moins officiellement. Le chef d’état-major a ainsi finalement « approuvé le cadre principal du plan opérationnel de l’armée israélienne dans la bande de Gaza », annonce un communiqué publié mercredi 13 août. « Les actions menées par l’armée jusqu’à présent ont été présentées, y compris la frappe dans la région de Zeitoun qui a commencé hier », ajoute le texte.
La décision aurait été prise lors d’une discussion avec le Forum de l’état-major général, ainsi qu’avec des représentants du Shin Bet, le service de sécurité intérieur israélien, et d’autres officiers. Selon les forces d’occupation, « le concept central du plan pour les prochaines étapes dans la bande de Gaza a été présenté et approuvé, conformément à la directive de l’échelon politique ».
Le plan soutenu par Benyamin Netanyahou se déroulerait en plusieurs étapes et pourrait durer près de cinq mois. Officiellement, son objectif serait de détruire ce qui reste du Hamas et à faire pression sur lui pour qu’il libère les cinquante otages toujours détenus.
« Il commencerait par la prise de la ville de Gaza et des camps du centre de la bande, repoussant près de la moitié de la population de l’enclave vers le sud, en direction de la zone humanitaire d’Al-Mawasi », résume le journal proche du pouvoir, Times of Israel.
Officieusement, il confirme la fuite en avant du Premier ministre israélien, qui se sent investi d’une « mission historique et spirituelle » et s’affiche prêt à mener son projet destructeur jusqu’à son terme. « Netanyahou veut que l’armée israélienne conquière toute la bande de Gaza », résumait ainsi la radio publique Kan, début août.
Le principal intéressé a, de lui-même, affirmé qu’Israël « avait l’intention » de prendre le contrôle de l’enclave palestinienne, à l’occasion d’un entretien accordé, vendredi 8 août, à la chaîne états-unienne Fox News.
Plusieurs ministres ont d’ailleurs « confirmé qu’il a décidé d’étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus », ajoutait la radio Kan. Le journal Haaretz prévient, enfin, en tête de son site : « Ne vous laissez pas tromper à nouveau : Netanyahou prévoit une occupation à grande échelle de Gaza. »
Le sort des quelque deux millions de Palestiniens est donc inéluctable dans l’esprit du gouvernement israélien : l’exil ou la mort. Tel-Aviv compte, quant à elle, occuper l’intégralité des territoires ravagés et vidés de sa population, de Gaza à la Cisjordanie, en passant par Jérusalem-est.
Tom Demars-Granja
L'Humanité du 13 août 25
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