Encore une fois, le poète a vu juste.

 

Le 09 août 2008, Mahmoud Darwich nous quittait à l'âge de 67 ans.
Dans le tumulte du suivi quotidien du génocide en cous à Gaza, la date de cette disparition m'a échappée. Erreur fatale. Je ne veux surtout pas que le grand poète pense qu'il soit déjà tombé dans l'oubli. Pas encore.
Plus que jamais il est vivant dans ma mémoire, anime ma conscience et m'interpelle.
Comme je veux aussi qu'il en soit de même pour le plus grand nombre des vivants. Dois-je plutôt dire des "survivants" ? Je ne sais, mais cela me tente fortement, tellement la ligne de séparation d'avec "les morts" est floue. La confusion est grande. 
Dans son "Discours de l’Indien rouge", le poète  ne conclue-t-il pas par :
"Quant à vous, quant à nous. 
Quant à nous, quant à vous."

Qui sont ces "nous" et ces "vous" ? Ne sont-ils pas, précisément, au vu des massacres commis à Gaza, ces "vivants" et ces "morts" ?
Ceux qui tombent demeurent vivants. Ceux qui assassinent sont morts.
Encore une fois, le poète a vu juste.

Par Roland RICHA
Dimanche, 17 août 2025

Accès au "Discours de l’Indien rouge" de Mahmoud Darwich : www.aloufok.net/indienrouge.pdf

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L’Indien rouge — ou plus précisément Discours de l’Indien rouge — est un texte en prose écrit par le poète palestinien Mahmoud Darwich.
Dans ce texte, Darwich se glisse dans la voix d’un chef amérindien s’adressant aux sénateurs américains, pour évoquer la dépossession de son peuple et le lien sacré à la terre, en écho à l’histoire palestinienne. C’est une œuvre à la fois politique et poétique, qui mêle mémoire, identité et défense de l’harmonie entre l’humain et la nature.
Mahmoud Darwich écrit Discours de l’Indien rouge en se glissant dans la voix d’un chef amérindien s’adressant aux sénateurs américains. Ce choix n’est pas anodin : il établit un parallèle entre le destin des peuples autochtones d’Amérique et celui du peuple palestinien, tous deux arrachés à leur terre et à leur mode de vie.
Darwich, exilé, porte la mémoire de la Nakba et des déplacements forcés.
Il s’inspire de l’histoire des Amérindiens pour parler de la perte, de la résistance et du lien sacré à la nature.
Le texte défend « l’innocence des choses », l’harmonie originelle entre l’humain et l’univers, brisée par la colonisation.
En adoptant la voix d’un autre peuple, Darwich dépasse le cadre strictement palestinien : il parle de toutes les cultures menacées, de la fragilité des équilibres naturels et de la nécessité de préserver la mémoire collective.

(Extraits d'Internet)

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