Le génocide n’est pas un sport olympique, la France ne doit pas s’en rendre complice

 

       Benjamin Netanyahou et Peter Paltchik, porte-drapeau d’Israël aux JO © compte X de Peter Paltchik / Isaac Herzog, président d’Israël, signe un missile destiné à Gaza © utilisateur X
Face aux multiples violations du droit international par le gouvernement génocidaire de Benjamin Netanyahou, les athlètes israéliens auraient dû concourir aux JO sous bannière neutre, comme c’est le cas pour les athlètes russes. C’est ce que le député LFI Thomas Portes, a réaffirmé en disant que les athlètes israéliens n’étaient pas les bienvenus à Paris. Une phrase qu’Anne Hidalgo avait également prononcée mot pour mot à propos des athlètes russes et biélorusses sans que cela ne déclenche la moindre polémique en France.
Aujourd’hui, exprimer l’idée comme Thomas Portes l’a fait « que la diplomatie française doit faire pression sur le Comité international olympique pour que le drapeau et l’hymne israéliens ne soient pas admis pendant ces Jeux olympiques, comme cela est fait pour la Russie » provoque automatiquement une tempête médiatique orchestrée par les soutiens d’Israël qui dénoncent des propos injurieux, incendiaires et irresponsables.
Certains, comme le président du CRIF ou le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin considèrent que cette position revient à mettre « une cible dans le dos des athlètes israéliens » et pour faire bonne mesure dénoncent des « relents d’antisémitisme ». C’est absurde !
Les soutiens inconditionnels d’Israël feraient mieux de relire le compte-rendu des séances tenues par la Cour internationale de justice (CIJ). Pour rappel, le 26 janvier, elle a considéré qu’Israël commet probablement un génocide à Gaza, et lui a ordonné de « prendre sans délai des mesures effectives pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire requis de toute urgence » pour la population de Gaza. Six mois plus tard, rien n’a été fait et ceux qui s’insurgent contre les propos des députés solidaires des Palestiniens ne disent pas un mot sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par Israël ni au sujet de la destruction systématique de la Bande de Gaza et de sa population.
Ces inconditionnels soutiens d’Israël ignorent et méprisent également les conclusions historiques rendues publiques de cette même CIJ qui a statué qu’Israël doit cesser toutes ses activités d’occupation et de colonisation illégales au regard du droit international en territoire palestinien et restituer à ses habitants leurs terres et biens confisqués depuis 1967.
Nous réfutons toutes les accusations d’antisémitisme lorsque nous dénonçons les violations du droit par Israël depuis 76 ans et exprimons notre solidarité totale avec le peuple palestinien. Nous continuerons à revendiquer une totale liberté d’expression et d’action pour l’ensemble des personnes, des organisations et des élu-es qui décident d’exprimer une telle solidarité.
Depuis des mois l’AFPS et ses partenaires ont interpelé le Comité international olympique (CIO), le Comité national olympique (CNO), le Comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO), les fédérations sportives, les ministères, pour exiger un traitement identique entre la Russie et Israël.
À quelques jours de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, nous disons notre colère face à la présence du président des génocidaires israéliens à Paris, Isaac Herzog, qui s’était fait photographier fièrement en train de dédicacer des obus israéliens destinés à massacrer les habitants de Gaza.... Elle est une véritable provocation et une insulte faite aux plus de 40 000 morts et 84 000 blessés à Gaza et à tout le peuple palestinien. Elle est une honte aussi pour la France et le CIO qui blanchissent ainsi cet État génocidaire.
De même, nous ne sommes pas dupes de la décision prise par le président de la République, les ministres concernés, la maire de Paris, le Comité d’organisation des jeux de tenir pendant ces JO 2024, une commémoration officielle de l’attentat contre les athlètes israéliens aux JO de Munich en 1972. Le rappel de cet épisode tragique de l’histoire dans le contexte de génocide du peuple palestinien actuellement en cours sera évidemment utilisé pour tenter de rendre encore plus crédible l’idée selon laquelle les Israéliens seraient toujours du côté des victimes et les Palestiniens toujours du côté des agresseurs. Un retournement des faits historiques qui est au cœur de la démarche des inconditionnels d’Israël et que l’AFPS continuera de dénoncer et combattre.

Le Bureau National de l’AFPS, le 24 juillet 2024

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