Jour XXIV : samedi de mobilisation estudiantine

Depuis le 17 octobre, le Liban connaît une contestation populaire de sa classe dirigeante jugée corrompue et incompétente, sur fond de grave crise économique.
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Élèves, collégiens, lycéens et étudiants se sont mobilisés samedi matin pour le quatrième jour consécutif du soulèvement étudiant dans plusieurs régions libanaises dans le cadre de la contestation populaire sans précédent contre la classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
A Beyrouth, un grand rassemblement d'étudiants se dirige vers la place Riad Solh, dans le centre-ville de la capitale, place forte de la contestation, où des élèves venus de tout le pays sont déjà rassemblés.
Des protestataires se sont également rassemblés devant le siège du ministère des Affaires étrangères, protégé par un imposant cordon de sécurité, dirigé par le ministre démissionnaire Gebran Bassil, l'une des cibles privilégiées du mouvement de contestation.
Depuis le 17 octobre, le Liban connaît une contestation populaire de sa classe dirigeante jugée corrompue et incompétente, sur fond de grave crise économique. Le mouvement, qui a mobilisé des centaines de milliers de Libanais toutes communautés confondues, a entraîné la démission le 29 octobre du Premier ministre Saad Hariri, mais la formation d'un nouveau gouvernement se fait attendre.

Rassemblement dans les régions
Pour la première fois depuis le début du mouvement, des élèves de l'école secondaire publique se sont rassemblés devant leur établissement à Tyr, au Liban-Sud, refusant d'entrer en classe, en solidarité avec les élèves du Liban qui manifestent depuis le début de la semaine. Ces jeunes se plaignent de la corruption et du chômage.
A Saïda, des élèves des écoles publiques et privées se sont rassemblés place Elia pour un petit-déjeuner collectif. Le Liban-Sud est considéré comme l'un des fiefs du Hezbollah, qui fait partie de la majorité gouvernementale sortant et qui a mis en garde contre les conséquences de ce soulèvement.
D'autres rassemblements ont été organisés à Kfarchouba, dans le caza de Hasbaya.
Plusieurs manifestations étudiantes ont également été organisées dans la région du Liban-Nord, à Tripoli, l'une des places fortes de la contestation, ainsi que dans plusieurs localités du caza de Denniyé, où la plupart des établissements scolaires ont fermé. D'autres rassemblements estudiantins ont également eu lieu dans le Akkar.
Dans la région de Zahlé, dans la Békaa, des élèves ont manifesté à Qab Elias et Mjadel Anjar. Dans la Békaa-Ouest, des élèves, brandissant des drapeaux libanais, ont battu le pavé pour réclamer des droits sociaux. 
Plusieurs actions sont prévues dans la journée, notamment contre le barrage controversé de Bisri et devant la décharge de Costa Brava.