Macron au Maroc pour une première rencontre avec le roi Mohammed VI

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian (d) et son homologue algérien Abdelkader Messahel, lors d'une conférence de presse, le 13 juin 2017 à Alger (afp)

Emmanuel Macron se rend mercredi au Maroc pour une première rencontre avec le roi Mohammed VI, où seront notamment abordées la coopération des deux pays en matière de lutte anti-terroriste et la crise du Golfe.
Ce premier déplacement du président français dans le Maghreb, le second en Afrique depuis son investiture, "a un cadre personnel pour que le président et le roi fassent mieux connaissance et posent les bases de la relation franco-marocaine", selon l'Elysée.
Au cours de sa campagne, M. Macron s'était rendu en Algérie, où il doit revenir en tant que président dans les prochaines semaines.
Au menu des entretiens avec le souverain du Maroc, allié de la France de longue date, figure notamment la crise du Golfe, les deux dirigeants souhaitant unir leurs efforts de médiation.
"Le président Macron s'est entretenu avec tous les chefs d'Etat de la région et appelé à l'apaisement. Ces efforts peuvent converger avec le rôle de médiation que le Maroc veut jouer. Les deux chefs d'Etat auront à coeur de bien coordonner leurs actions pour être les plus efficaces possibles", a indiqué l'Elysée.
Ls deux hommes devraient aussi parler de la Libye. "Le Maroc est très impliqué dans le suivi de la situation, où nous voulons pousser nos efforts diplomatiques dans les mois qui viennent", indique la présidence française.
La lutte contre la radicalisation et le terrorisme feront également partie des échanges, ainsi que la situation au Sahel.
Ils évoqueront aussi leur coopération bilatérale en matière de sécurité, économique, culturelle et pour la lutte contre le dérèglement climatique. La France est le premier partenaire commercial du Maroc.
Mardi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian effectuait lui une visite en Algérie. Les deux pays ont annoncé vouloir unir leurs efforts notamment dans la lutte antiterroriste et pour une solution politique en Libye.
La relation avec le Maghreb est prioritaire dans la politique d'Emmanuel Macron, qui veut forger un nouveau partenariat entre Europe, Afrique et Méditerranée, où les pays du Maghreb ont vocation à jouer un rôle central, a souligné l'Elysée.
Cette visite s'inscrit dans un contexte particulier marqué par un mouvement de contestation dans le Rif (nord du Maroc), depuis le mois d'octobre. Pour répondre aux revendications exprimées dans la rue, l'Etat marocain a relancé ou accéléré une série de projets d'infrastructures. Parallèlement la police a procédé depuis le 26 mai à plus d'une centaine d'arrestations, qui ont renforcé l'effervescence dans la rue.
Vingt-cinq associations de France et du Maghreb ont adressé lundi une lettre ouverte à Emmanuel Macron notamment pour dénoncer la répression dans le Rif. "Votre prochaine visite au Maroc peut être une occasion pour faire part aux plus hautes autorités de cet Etat des inquiétudes et préoccupations quant aux atteintes aux libertés fondamentales", écrivent-elles.
Ce mouvement populaire est né à la suite du décès de Mouhcine Fikri, mort broyé dans une benne le 28 octobre 2016 alors qu'il tentait de sauver sa marchandise confisquée.
L'ACAT (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture) a elle demandé à Emmanuel Macron "la même fermeté qu'avec Vladimir Poutine" sur la question des droits de l'homme au Maroc, à propos du procès de 24 militants sahraouis qui se déroule depuis le 13 mars, entaché selon ATAC "d’aveux signés sous la torture".