Obvie : le bac à sable est toujours trop petit pour les moutards les plus ambitieux, et là c'est la bagarre à mort entre le top bully Trumpfie et celle qui fut peut-être sa partisane la plus endiabolaste, la MAGAïste Marjorie Taylor Greene : on ne sait pas qui a trahi qui, mais le tout a un relent de tragédie grecque revue par Sénèque revue par Disney... avec un côté un peu 'Tis Pity He's a Whore.
La charmante Shabana Mahmood ne semble pas porter les immigrants dans son cœur, même ceux qui ont de bonnes raisons de demander à être réfugiés politiques.. pourtant sa famille vient d'Azad Kashmir, une région qu'on peut avoir de très bonnes raisons de fuir.
Ils vont avoir des sous-marins nucléaires d'attaque, les Sud-Coréens, et comme Trumpfkaishek va aussi fourguer des armes à Taiwan, et que la Thatcher japonaise est prête à en découdre avec la Chine... Non, pas possible : dans l'Espagne franquiste aussi les couvents ont été utilisés pour contrôler, pour neutraliser les femmes peu conformes... oui, le contraire à peu près de nos béguines, de notre Bloemardine à nous.
Karajo : une manière originale de réguler la population : non seulement l'Inde produit une pollution hallucinante (à Delhi par exemple), mais en plus elle mesure sa pollution d'une manière très vieillotte et inadéquate... bref, elle la sous-estime de manière significative.
Avez-vous oublié, comme presque tout le monde : après le Cambodge et Timor-Leste et le Rwanda et le Darfur, et avant les exploits en cours, de Gaza au Soudan, il y avait eu le génocide yezidi, perpétré par Daesh en Syrie et en Iraq. Avec les livres de Ronya Othmann, on ne risque pas d'oublier : cette auteure, kurde yezidi par son père, nous raconte ces horreurs dans une suite de romans documentaires, et je viens d'en commencer un deuxième, Vierundsiebzig... d'ici qu'on le traduise en français vous avez sans doute largement le temps d'apprendre l'allemand.
Travail de mémoire : se rappeler ce 3 août 2014, date du génocide le moins connu (non qu'il se soit fait en un jour)... le moins connu, avec ceux des Hereros et des Namas, des Assyriens... et un ou deux autres sans (aucun) doute que j'oublie.
Assez curieux : la BBC ne parle pas des élections présidentielles au Chili, qui opposent une candidate communiste, qui porte le nom 'sacré', si je puis dire, de Jara, et un candidat d'extrême droite, fils d'un lieutenant de la Reichswehr, un de ces nazis qui ont réussi à se faire exfiltrer d'Allemagne. avec un troisième candidat d'extrême-droite 'libertarian' (genre tronçonneur), qui porte le nom menaçant de Kaiser. Le nom de Victor Jara dit-il encore quelque chose à nos contemporains, voués à être prisonniers d'une 'culture' où hier c'est déjà la préhistoire... Il n'y a pas de lien de famille entre Victor et Jeannette : elle est, non moins miraculeusement, fille d'un ouvrier.
Pas possible, mais si, il y a parfois quand même une petite bonne nouvelle : ainsi le Vatican restitue des dizaines d'artefacts qui avaient été volés aux premières nations du Canada. Et si l'on restituait tout ce qui a été volé, que resterait-il dans les musées européens... seulement de l'art celtique, des Cyclades, des Scythes et autres Vikings, sans parler des choses plus récentes, de Giotto à Malevitch et au-delà... ça vaudrait quand même le déplacement, non ?
Il y a un 'major e-visa data breach', mais oui, après tous ces petits problèmes qui ont touché de nombreuses honnêtes entreprises... ça promet, avec le total-catastrophisme numérique auquel nous sommes condamnés. Ne craignez rien, nos noms n'apparaîtront pas dans les 'Epstein files'... même si elle contiennent des noms un peu surprenants (Chomsky!)... quoi, vous n'avez jamais parlé avec quelqu'un d'un peu douteux... ?
Philippe HUNT
Homme de lettres et philosophe
Le 16 novembre 2025
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Víctor Lidio Jara Martínez (né à San Ignacio
(province de Ñuble) le 28 septembre 1932 et mort à Santiago vers le 15
septembre 1973) est surtout connu comme chanteur populaire chilien, et
cantautor (« auteur-compositeur-interprète »). Mais il fut aussi un
homme de théâtre, metteur en scène et professeur de théâtre
universitaire reconnu. Il est enfin resté dans la mémoire du Chili et du
monde pour sa fin tragique lors du coup d'État fasciste du 11 septembre
1973 à Santiago.
Membre du Parti communiste chilien, il fut l'un des principaux soutiens
de l'Unité populaire et du président Salvador Allende. Ses chansons
critiquent la bourgeoisie chilienne (- Las casitas del barrio alto, - Ni
chicha ni Limoná), contestent la guerre du Viêt Nam (- El derecho de
vivir en paz), chantent la grève contre la répression (- Preguntas por
Puerto Montt), la réforme agraire (- A desalambrar), la révolution (- El
Alma Llena de Banderas, - A Cuba, - Vamos por ancho camino)…
Arrêté par les militaires lors du coup d'État du 11 septembre 1973, il
est emprisonné et torturé à l'Estadio Chile (aujourd'hui nommé stade
Víctor Jara en mémoire de son martyre) puis à l'Estadio Nacional avec de
nombreuses autres victimes de la répression qui s'abat alors sur
Santiago. Il y écrit furtivement son ultime poème Estadio Chile [aussi
connu comme la chanson-titre ¡Canto qué mal me sales!… (« Mon chant,
comme tu me viens mal !… »), ou par son premier vers Somos cinco mil («
Nous sommes cinq mille… »)], poème qui dénonce le fascisme et la
dictature et qui sera caché, pour le sauver, puis passera de main en
main jusqu'à nous.
Le jour du coup d'État de Pinochet, Víctor Jara est en route vers
l'Université Technique d'État du Chili (UTE) où il officie depuis 1971,
pour l'inauguration chantée d'une exposition avant de rejoindre Allende
au palais présidentiel. Il est enlevé par les militaires et incarcéré au
Stade Chile, puis transféré au Stade national en compagnie d'autres
militants pro-Allende. Là, ses compagnons d'infortune tentent de le
soustraire aux regards des gardes, car sa célébrité, son engagement et
la force d'entraînement qu'il conserve par sa musique le mettent
particulièrement en danger. Il a tout juste le temps de griffonner au
crayon sur une page arrachée d'un carnet son dernier poème inachevé
Estadio Chile (qui sera caché et transmis de mains en mains). Mais il
est reconnu et pris à part. On le torture. Puis on lui écrase les doigts
en public ; il meurt ensuite criblé de 44 impacts de balles entre le 14
et le 16 septembre 1973, quelques jours avant son 41e anniversaire. Un
jeune fonctionnaire, chargé d'identifier les corps par la junte,
reconnaît celui de Jara et arrive à le ramener clandestinement à sa
femme ; il est enterré le 18 septembre, trois personnes seulement
assistant à la cérémonie discrète.

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