Cisjordanie : deux adolescents palestiniens abattus, une mosquée incendiée, les violences des colons et de l'armée se multiplient

 


Ces dernières semaines, les attaques attribuées à des colons, jeunes, et de plus en plus violents et organisés, se sont multipliées en Cisjordanie.Middle East Images/ABACA
L’Autorité palestinienne a affirmé jeudi 13 novembre que des soldats israéliens avaient tué dans le sud de la Cisjordanie deux adolescents de 15 ans. Le même jour, des colons israéliens ont incendié la mosquée Hajja Hamida à Dayr Istiya, dans le nord du territoire.
L’Autorité palestinienne a annoncé jeudi 13 novembre que des soldats israéliens avaient tué dans le sud de la Cisjordanie deux adolescents de 15 ans, Bilal Bahaa Ali Baaran et Mohammad Mahmoud Abou Ayache, près de Beit Omar, au nord de Hébron. Comme elle a l’habitude de le faire pour justifier ses exactions, l’armée israélienne a présenté ces deux adolescents comme des « terroristes en passe de perpétrer une attaque », sans fournir aucun détail ni la moindre preuve de cette prétendue menace.
Le même jour, le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, basée à Ramallah, a accusé des colons israéliens d’avoir incendié la mosquée Hajja Hamida à Dayr Istiya, dans le nord de la Cisjordanie. Interrogée par l’Agence France-Presse, l’armée israélienne a déclaré que des forces de sécurité avaient effectivement été dépêchées sur les lieux après avoir reçu « des informations et des images […] concernant des suspects ayant incendié une mosquée et tagué des graffitis ».
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné l’attaque de la mosquée, jugeant « que de tels actes de violence et de profanation de lieux de culte sont inacceptables », a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric, dénonçant « un schéma de croissance de violences extrémistes qui attisent les tensions et doivent cesser immédiatement ».

264 attaques seulement en octobre
Ces dernières semaines, les attaques attribuées à des colons, jeunes, et de plus en plus violents et organisés, se sont multipliées en Cisjordanie, visant des Palestiniens mais aussi des militants israéliens ou étrangers contre la colonisation, des journalistes, et parfois des soldats. En Cisjordanie occupée, les colons israéliens ont mené au moins 264 attaques contre des Palestiniens au cours du mois d’octobre, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha).
Il s’agit du plus grand nombre d’attaques de colons en un mois jamais recensé depuis que les Nations unies ont commencé à recenser ces incidents, en 2006. De manière générale, les violences des colons sont devenues plus fréquentes, mais aussi plus violentes depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023. Selon les différentes estimations, au moins 1 005 Palestiniens, dont beaucoup de civils ont été tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie occupée.
Cette situation a même poussé les autorités israéliennes à réagir. Le président israélien, Isaac Herzog, et le chef d’état-major de l’armée génocidaire Eyal Zamir ont condamné mercredi 12 novembre les violences commises la veille par une quarantaine de civils israéliens en Cisjordanie occupée. Le lieutenant général Eyal Zamir avait affirmé vouloir mettre fin aux attaques commises par des colons juifs en Cisjordanie.
« L’armée ne tolérera pas de comportements criminels de la part d’une petite minorité qui ternit l’image d’une population respectueuse des lois », a-t-il déclaré. Pourtant, mercredi 22 octobre, la Knesset, le parlement israélien, s’est prononcée pour l’examen de deux projets de loi visant à étendre la souveraineté israélienne en Cisjordanie occupée. Pour rappel, environ 500 000 Israéliens vivent dans ce territoire palestinien, dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international.

Théo Bourrieau
L'Humanité du 14 novembre 25

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