Amine Messal qui s'était élancé à l'arrivée du Tour de France à Toulouse, avec un t-shirt anti-Israël, était jugé ce 19 novembre 2025 par le tribunal correctionnel. Il a été condamné à une amende avec sursis.
L'image avait marqué les esprits : un plaquage sur la ligne d'arrivée du Tour de France à Toulouse. Le 16 juillet 2025, un militant pro-palestinien passe les barrières de sécurité, s'élance sur le bord de la chaussée alors que deux coureurs se disputent la victoire de cette 11ème étape de la Grande Boucle. Amine Messal portait alors un t-shirt anti-israélien. Ce 19 novembre 2025, il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Il a écopé de 300 euros d'amende avec sursis.
"Une action militante sans trouble à l'ordre public"
Poursuivi pour entrave à une manifestation sportive, l'étudiant de l'École normale supérieure a écopé d'une peine symbolique. Le jeune homme de 26 ans avait expliqué à l'époque qu'il avait préparé cette action de désobéissance civile afin de dénoncer la situation à Gaza et protester contre la politique d'Israël. Une action politique et militante, avec "absence de trouble à l'ordre public" a plaidé son avocate, Me Claire Dujardin, réclamant sa relaxe.
Devant le tribunal ce 19 novembre 2025, Amine Messal a expliqué qu'il avait pris soin, par son action ce jour-là, "de ne blesser personne pour ne pas interrompre la course. C'est la raison pour laquelle l'organisation du Tour de France ne m'a pas poursuivi." En revanche, le militant accuse l'État qui a engagé les poursuites judiciaires à son encontre, réclamant une amende et une interdiction d'entrée dans des enceintes sportives pendant deux ans, de bafouer la liberté d'expression.
"Moi, je pense que l'objectif est atteint"
"Cette condamnation, c'est une défaite pour tout le monde", a déclaré Amine Messal à sa sortie du tribunal. "La liberté d'expression, comme décrite dans la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme, c'est de faire un acte qui est proportionné par rapport au message qui est porté, par exemple de manière pacifique, sans jamais porter atteinte à la sécurité des biens des personnes, ce que je n'ai pas fait, puisque personne n'est tombé et que la course n'a pas été interrompue. Et la Cour européenne des droits de l'Homme dit ceci, que l'acte doit s'inscrire dans un débat d'intérêt général. (...) Il me semble que ce qui se passe à Gaza, le génocide, est un sujet d'intérêt général."
Sur le plan politique, Amine Messal dit avoir atteint son objectif puisque depuis son coup d'éclat, un collectif de sportifs a signé une tribune pour réclamer l'exclusion d'Israël des compétitions sportives. L'équipe Israël-Premier Tech, elle, a changé de nom et a perdu son sponsor qui s'est engagé avec une autre équipe française. "Moi, je pense que l'objectif est atteint. Les conséquences, elles, sont positives, puisque l'équipe n'existe plus sous le nom qu'elle avait au moment où j'ai fait ce geste-là. Et moi, je reste persuadé qu'il faudrait être nombreuses et nombreux à continuer à dénoncer la situation à Gaza."
Amine Messal réfléchit à faire appel de cette condamnation à 300 euros d'amende avec sursis.
(Avec les agences de presse du 19 novembre 25)
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