Pourquoi Benyamin Netanyahou ne pourra pas esquiver son audition dans une affaire de corruption

 

Pour rappel, il est accusé de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans le cadre de trois affaires distinctes mais interdépendantes. © Ohad Zwigenberg/UPI/ABACAPRESS.COM
Le premier ministre israélien devra se rendre le 2 décembre devant le tribunal de district de Jérusalem pour témoigner dans une affaire de corruption. Son report a cette fois été refusé.
Premier revers judiciaire pour Benyamin Netanyahou. Le premier ministre israélien sera contraint de venir témoigner à la barre le 2 décembre dans un procès qui dure depuis plus de quatre ans pour corruption. Le tribunal de district de Jérusalem a rejeté mercredi une nouvelle demande de report déposée par le dirigeant israélien.
« Nous n’avons pas été convaincus d’un changement significatif des circonstances qui justifierait un changement de date », ont écrit les trois juges. Ils ont estimé que la guerre n’est pas une excuse pour éviter de témoigner comme l’avait réclamé l’avocat de Netanyahou, Amit Hadad : « Ne voulons-nous pas un premier ministre qui est totalement dévoué à la guerre ? ».

Un gouvernement au-dessus des lois
Au moment de l’annonce, le bureau du premier ministre a diffusé une photo du chef du gouvernement d’extrême droite rencontrant des soldats de réserve dans le bâtiment du Parlement. Dans cette affaire, Benyamin Netanyahou avait déjà obtenu un report de témoignage de plus de deux mois. Le journal Haaretz souligne l’instrumentalisation de son poste de premier ministre pour « perturber et faire dérailler un procès pénal ».
Une situation rendue possible car la « Cour suprême a permis à une personne faisant l’objet d’une inculpation pénale à exercer les fonctions de premier ministre. Lorsque la Haute Cour de justice a été confrontée à cette question explosive il y a quatre ans, l’équipe de Netanyahou a fait valoir que ses responsabilités gouvernementales n’interféreraient pas avec la gestion du procès et qu’une grande muraille de Chine serait placée entre son rôle de personne inculpée et son rôle de premier ministre », rappelle le quotidien israélien.
Depuis plusieurs mois, Netanyahou démontre bien évidemment le contraire. Il a fait encore valoir qu’il était trop occupé en temps de guerre pour préparer sa défense… Pire, il multiplie les attaques contre la justice affirmant qu’« il s’agit d’une chasse organisée destinée à nuire aux dirigeants du pays et à nous affaiblir en pleine guerre ».
Pour rappel, il est accusé de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans le cadre de trois affaires distinctes mais interdépendantes. Elles sont jugées en parallèle par le même tribunal. Hélas, Haaretz note que le message envoyé est que « le gouvernement est plus fort que la loi » et « les suspects ou autres personnes détenant des informations sensibles sur des personnes puissantes hésitent à coopérer ».

Vadim Kamenka
L'Humanité du 14 novembre 2024

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