La pluie tombe averse sur Gaza. Le vieil homme pousse sa bicyclette avec ses bagages à l'arrière. Il est seul. Fait rare dans l'enclave surpeuplée de réfugiés. Serait-il l'unique survivant d'une famille totalement décimée par un bombardement? Il aurait donc quitté son camp, son quartier, sa ville, pour aller chercher refuge ailleurs, mais où?
Il pleut partout sur Gaza. Aucun lieu n'est à l'abri. L'eau remplit l'espace transformant les rues en torrents. Elle charrie tout sur son passage, la boue, les corps et les déchets. Le ciel s'assombrit de plus en plus, chargé de drones qui surveillent tous les mouvements et ouvrent le feu sur tout suspect.
Le vieil homme regarde à travers le mur d'eau qui se dresse sur son chemin. Ses vêtements lui collent à la peau et ralentissent ses pas.
Il va falloir qu'il trouve un abri quelque part dans les décombres d'un bâtiment effondré. C'est encourir un grand risque. L'eau fragilise les sols. Des pans de murs entiers peuvent être emportés à tout moment. Rien n'est sûr à Gaza. Les dangers sont partout.
Les envahisseurs ont rendu l'enclave inhabitable pour les humains. Ils les ont déshumanisés.
Depuis le 21 novembre 2024, ils sont poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité par la Cour Internationale de justice.
La pluie continue de tomber et le vieil homme d'avancer.
Roland RICHA
Jeudi, 22 novembre 2024
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| Les envahisseurs ont rendu l'enclave inhabitable pour les humains. Ils les ont déshumanisés. |
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