Après l’interpellation de deux gendarmes à Jérusalem-est, l’ambassadeur d’Israël est convoqué à Paris

 

L’ambassadeur d’Israël doit se rendre au Quai d’Orsay, ce mardi 12 novembre, a annoncé le ministère dans un communiqué. Une convocation qui intervient cinq jours après l’interpellation par la police israélienne de deux gendarmes français sur un site français à Jérusalem-est, illégalement occupée par Israël, alors qu’ils accompagnaient le ministre des Affaires étrangères.
Cinq jours après l’interpellation violente de deux gendarmes français dans le domaine français de l’Eléona, sur le Mont des Oliviers, à Jérusalem-est, illégalement occupée par Israël, l’ambassadeur israélien en France doit rendre des comptes. Joshua Zarka est convoqué, ce mardi 12 novembre au ministère des Affaires étrangères pour « apporter des explications et évoquer les suites possibles », a annoncé la veille le Quai d’Orsay, via un communiqué.
Ce jour-là, le jeudi 7 novembre, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot se rendait, pour une visite, au domaine national de l’Eléona, propriété de la France depuis le XIXe siècle. Des policiers israéliens sont entrés et ont violemment pris à partie deux gendarmes en civil qui accompagnaient le ministre. Lors d’un échange très tendu, les policiers israéliens ont empoigné l’un des gendarmes en le jetant au sol avant de l’emmener dans une voiture de police. Le gendarme, qui s’était identifié, a hurlé plusieurs fois « Ne me touche pas ! ». Les deux agents ont ensuite été relâchés « après l’intervention du ministre » selon le Quai d’Orsay.

« Cette situation est inacceptable »
« Cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël, dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix », a souligné Jean-Noël Barrot devant la presse le jour de cet incident diplomatique. Celui-ci a d’ailleurs refusé d’entrer dans le domaine parce que « les forces de sécurité israéliennes y sont entrées de manière armée, sans obtenir auparavant l’autorisation de la France et sans accepter d’en sortir », a-t-il expliqué. « Je veux le dire avec beaucoup de fermeté et beaucoup de gravité : cette situation est inacceptable » a-t-il ajouté.
L’Eléona, à côté duquel se trouve un couvent carmélite également sous protection diplomatique française, « est un lieu saint », a expliqué à l’AFP le père Laurent, recteur de la basilique Sainte-Anne. « Ici, en Israël, les lieux saints sont des lieux particulièrement protégés. On n’entre pas avec des armes. Par ailleurs, c’est un domaine français » a-t-il ajouté.

Israël affirme avoir voulu assurer la « sécurité » du ministre
De son côté, la diplomatie israélienne a assuré que les questions de sécurité avaient été « clarifiées » à l’avance avec l’ambassade de France à Tel-Aviv. La présence de personnels de sécurité israéliens avait pour « objectif de garantir (la) sécurité » du ministre, a affirmé le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué. Des explications qui n’ont pas convaincu le Quai d’Orsay.
Le ministère des Affaires étrangères de l’Hexagone a d’ailleurs réaffirmé sa position, lundi 11 novembre, via un communiqué : « La présence de la sécurité israélienne armée au domaine de l’Eléona ainsi que l’arrestation deux personnels du consulat général de France à Jérusalem ne sont pas acceptables. La France les condamne avec d’autant plus de vigueur qu’elles interviennent dans un contexte où elle met tout en œuvre pour œuvrer à la désescalade des violences dans la région. »
Une source, ayant connaissance du dossier, a indiqué à l’Agence France Presse que les autorités israéliennes devaient « présenter des explications, mais on ne voit pas très bien lesquelles, et des excuses, pour commencer ».

Accès à la vidéo : 
www.aloufok.net/pal071124.mp4

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