Netanyahou face au Congrès américain : quand un « criminel de guerre » rend hommage à Donald Trump

 

       Donald Trump et Benyamin Netanyahou à la Maison Blanche, le 15 septembre 2020. ©️ Yuri Gripas/ABACAPRESS.COM

Le premier ministre israélien prononçait un discours mercredi 24 juillet devant le Congrès des États-Unis. Face aux élus de la Chambre des représentants, Benyamin Netanyahou a dépeint un « choc entre la barbarie et la civilisation » et a estimé que les manifestants réunis pour s’opposer à sa présence et à sa politique étaient « les idiots utiles de l’Iran ».
Le premier ministre israélien a prononcé un discours depuis l’hémicycle de la Chambre des représentants à Washington, mercredi 24 juillet. Dans cette quatrième intervention face au Congrès, un record pour un dirigeant étranger, Benyamin Netanyahou a appelé les États-Unis et Israël à « rester unis » face à la menace du Hamas et de l’Iran.
« Au Moyen-Orient, l’axe de la terreur de l’Iran défie les États-Unis, Israël et nos amis arabes. Il ne s’agit pas d’un choc de civilisations, mais d’un choc entre la barbarie et la civilisation », a-t-il ajouté, acclamé par les élus républicains.

« Coupable de génocide »
Profitant de cette tribune, Benyamin Netanyahou a longuement remercié Donald Trump « pour tout ce qu’il a fait pour Israël », tout en dénonçant la tentative d’assassinat « ignoble » qui a visé le candidat républicain.
À l’extérieur du Congrès, des milliers de manifestants se sont rassemblés pour protester contre la guerre menée par Israël à Gaza. À la fin du rassemblement, un groupe a mis le feu à une marionnette géante à l’effigie du dirigeant israélien ainsi qu’à des drapeaux américains. « Nous sommes là pour montrer notre opposition à l’accueil du criminel Netanyahou dans notre capitale par les mêmes responsables politiques qui lui envoient des armes pour tuer des enfants à Gaza », a expliqué à l’Agence France-Presse Karameh Kuemmerle, de l’association Doctors Against Genocide (Médecins contre le génocide, en français). « J’ai un message pour ces manifestants : (…) vous êtes officiellement devenus les idiots utiles de l’Iran », a déclaré le dirigeant d’extrême droite au Congrès, qualifié de « criminel de guerre » par plusieurs pancartes.
À l’intérieur de l’hémicycle, plus de 60 élus démocrates dont l’ancienne « speaker » Nancy Pelosi, ont boycotté son discours. Rashida Tlaib, membre des Socialistes démocrates d’Amérique et du Parti démocrate, présente sur les bancs du Congrès, portait un keffieh et une petite pancarte avec, écrit noir sur blanc, « coupable de génocide ». La veille déjà, le sénateur du Vermont Bernie Sanders avait pointé une « journée unique » : « Ce sera la première fois dans l’histoire américaine qu’un criminel de guerre aura [l’]honneur » de prononcer un discours devant le Congrès.

Théo Bourrieau
L'Humanité du 25 juillet 2024

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