Kamala Harris prend position face à Netanyahou sur Gaza: « Il est temps que cette guerre prenne fin »

 

La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris rencontre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, le jeudi 25 juillet 2024, à la Maison Blanche. © DPA/ABACA
Celle qui devrait porter les couleurs démocrates à la prochaine élection présidentielle américaine, a rencontré le premier ministre israélien. Kamala Harris a utilisé un ton plus dur qu’habituellement. Aura-t-elle la même attitude si elle est élue présidente le 5 novembre ou cherche-t-elle à regagner le vote des Arabes-américains ?
En cas d’élection à la présidence, Kamala Harris parlera-t-elle de la même manière du Proche-Orient et surtout, engagera-t-elle son pays dans une attitude permettant réellement aux Palestiniens de vivre non plus sous occupation israélienne mais dans leur propre État ? La question vaut d’être posée alors que la vice-présidente et candidate à la Maison-Blanche vient de recevoir Benyamin Netanyahou. Harris s’est trouvée une occupation, mercredi, alors que le premier ministre devait s’exprimer devant le Congrès, séance qu’elle devait présider et dont elle était absente, comme la moitié des élus démocrates. La socialiste-démocrate Rashida Tlaib avait, elle, décidé d’y participer brandissant de petites pancartes « coupable de génocide » ou encore « criminel de guerre », véritable contraste avec les Républicains qui se pâmaient à chaque phrase prononcée par Netanyahou, y compris les pires mensonges comme celui-ci. Il a notamment affirmé que pratiquement aucun civil n’avait été tué à Gaza par l’armée israélienne, à l’exception d’un seul incident, les morts étant dus, selon lui, au Hamas qui utilise la population comme bouclier humain.
Kamala Harris ne pouvait certainement pas supporter cela, elle qui, déclarait en décembre : « La façon dont Israël se défend est importante. Trop de Palestiniens innocents ont été tués. Franchement, l’ampleur des souffrances endurées par les civils et les images et vidéos provenant de Gaza sont dévastatrices. » Si on ne sait pas ce qui s’est exactement dit durant l’entretien, les déclarations de la vice-présidente sont assez claires et remarquables pour une dirigeante états-unienne, et en tout cas loin des légers agacements sionistes de Joe Biden. « Il est temps que cette guerre prenne fin », a-t-elle souligné dans un communiqué télévisé.

Nous ne pouvons pas nous permettre d’être insensibles à la souffrance et je ne serai pas silencieuse »
Elle a demandé au premier ministre israélien de conclure un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec le Hamas. « Comme je viens de le dire au premier ministre Netanyahou, il est temps de conclure cet accord. » Visiblement un vœu pieux si l’on s’en tient au discours de Netanyahou devant le Congrès, mercredi, pendant lequel le mot « cessez-le-feu » n’a pas été prononcé. Kamala Harris ne s’adressait sans doute pas seulement à Netanyahou. Le conflit de Gaza a divisé le parti démocrate et nombre d’électeurs potentiels ont participé et participent aux rassemblements et aux manifestations. Une baisse du soutien parmi les Arabes-américains pourrait nuire aux chances des démocrates au Michigan, l’un des quelques États susceptibles de décider de l’élection du 5 novembre.
Harris entretient des liens plus étroits avec les progressistes démocrates, certains d’entre eux ont exhorté Biden à assortir les livraisons d’armes américaines en Israël de conditions. C’est ce que l’on peut comprendre lorsqu’elle a exhorté les Américains d’aider « à encourager les efforts pour comprendre la complexité, la nuance et l’histoire de la région. À tous ceux qui ont appelé à un cessez-le-feu et à tous ceux qui aspirent à la paix, je vous vois et je vous entends ». Elle a ajouté : « Concluons l’accord pour obtenir un cessez-le-feu et mettre fin à la guerre. »
Alors que Kamala Harris a également appelé à la création d’un État palestinien, à laquelle s’oppose Israël, la fin du périple américain de Netanyahou devrait être plus tranquille. Il se rend ce vendredi en Floride, à l’invitation de Donald Trump qu’il a longuement remercié dans son discours devant les élus à Washington.

Pierre Barbancey
L'Humanité du 26 juillet 2024

1 commentaire:

  1. Si Joe Biden n'est plus en âge de présider, Trump est lui en âge d'être interné. Pour moi le recours a Kamala Harris est un bonne chose pour les States.

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