Manifestation « All out for Gaza » à l’Université Columbia, à New York, le 15 novembre 2023. ©️ Bryan R. Smith/AFP |
« Ils nous réduisent au silence »
À Yale, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées dans des circonstances similaires. Le scénario est le même à l’université de New York, selon une lettre de l’université publiée par la police et appelant les agents à « évacuer les manifestants ». Pour justifier son recours à la police, la direction a affirmé avoir constaté des comportements « hostiles et perturbant l’ordre public ». « Nous avons aussi appris qu’il y avait des slogans intimidants et que plusieurs incidents antisémites avaient été rapportés », a déclaré l’une de ses porte-paroles.
Une association de professeurs de NYU a vivement dénoncé cette décision « capricieuse et injustifiée » d’appeler les forces de l’ordre à la rescousse, affirmant en outre n’avoir observé aucun comportement antisémite. « Personne sur la place n’a été, à aucun moment, violent ou antisémite, que ce soit en paroles ou en gestes », a déclaré l’Association américaine des professeurs d’université.
Si les étudiants interpellés ont tous été relâchés, la colère était vive sur les campus, au lendemain de ces arrestations. « L’administration de mon université, mes élus au Congrès et même le président se comportent comme s’ils étaient des porte-parole de la communauté juive, assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme. Ils nous réduisent au silence, nous suspendent », a par exemple dénoncé devant la presse, Sarah Borus, une étudiante juive pro-palestinienne du Barnard College de l’Université de Columbia, rapporte l’Agence France-Presse.
Théo Bourrieau
L'Humanité du 24 avril 2024
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