Le grain de sable...

 

Des membres d’une famille blessés dans le bombardement de leur maison. A l’hôpital Al-Shifa, à Gaza-ville, le 18 octobre 2023. MOHAMMED ZAANOUN

« Aucun endroit n’est sûr à Gaza », ce n'est pas seulement un constat, mais aussi un avertissement. Il signifie que partout où vous soyez sur ce territoire assiégé depuis plus de 16 ans, privé d'eau, d'électricité et de nourriture, personne n'est à l'abri des frappes de la machine de guerre de l'assiégeant.
L'autrice de cet avertissement est Lynn Hastings, la coordinatrice des affaires humanitaires de l’ONU pour les territoires palestiniens. Une personne responsable, expérimentée, parfaitement consciente de la gravité de la situation.
Exprimé autrement, son propos signifie que la mort menace partout à Gaza. Que le crime est généralisé.
Ce n'est plus une tuerie, c'est une boucherie. Ce crime de guerre tourne au crime contre l'Humanité.
Le responsable de Lynn Hastings n'est autre qu'Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU. Il avait appelé mardi 24 octobre devant le Conseil de sécurité à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » et condamné les « violations claires du droit humanitaire » dans le territoire palestinien, bombardé sans discontinuer et où l’aide n’arrive que parcimonieusement. Aussitôt, Gilad Erdan a réclamé qu'il soit démis de son mandat immédiatement.
Gilad Erdan est l’ambassadeur d'Israël à l’ONU. Le représentant de l’État assiégeant.
C'est donc, une fin de non recevoir. La guerre continue. Le crime continue.
Silence dans les rangs. Aucun chef d’État pour désapprouver l'ambassadeur paria, ne serait-ce pour obstruction à un éventuel processus de paix.
Pas de cessez-le-feu donc... "et ce n'est que le début", avait déclaré le chef de Gilad Erdan.
Sauf si un "grain de sable" parvient à enrayer la machine de guerre.

Par Roland RICHA
Jeudi, 26 octobre 2023.