Palestine: Commémorations de la "Journée de la terre"

 

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jeudi en Israël et dans la bande de Gaza à l’occasion de la 47e Journée de la terre, commémorant la mort d’Arabes israéliens tués lors de rassemblements contre la confiscation de terres par Israël.
Dans la bande de Gaza, deux personnes ont été blessés par des tirs de l’armée israélienne lors d’un de ces rassemblements, d’après une source médicale.
En Israël, le terme « Arabes israéliens » désigne la population arabe présente dans la Palestine du mandat britannique et s’étant retrouvée en territoire israélien à l’issue de la première-guerre israélo-arabe ayant éclaté au lendemain de la création de l’Etat hébreu en 1948, ainsi que ses descendants.
Les Palestiniens des Territoires et de la diaspora les appellent « Palestiniens de 48 » ou « Palestiniens de l’intérieur ».
Drapeaux palestiniens en main et keffiehs sur les épaules, des manifestants se sont notamment rassemblés à Sakhnin, dans le nord d’Israël, où ils ont scandé « Liberté, liberté », ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Cette manifestation survient sous un gouvernement fasciste et sur fond de montée du racisme, devenu courant en Israël », a déclaré le député Ahmed Tibi à l’AFP, alors qu’un des gouvernements les plus à droite de l’histoire d’Israël, mené par Benjamin Netanyahu, a été investi en décembre.
Hayat Hammoud, 29 ans, a participé à la marche en « solidarité » avec les familles de « martyrs ». « Même s’il pleut, on ne peut manquer la journée de la Terre », a-t-elle dit.
A Gaza, plusieurs centaines de personnes, essentiellement des adolescents et des jeunes hommes, se sont rassemblées le long de la barrière séparant le micro-territoire du sol israélien et lourdement gardée par les forces israéliennes.

- « Émeutiers » -
Selon des témoins, des pierres et quelques « grenades assourdissantes » artisanales ont été lancées de la foule en direction des soldats de l’autre côté de la barrière.
L’armée a ouvert le feu à balles réelles et a tiré des grenades de gaz lacrymogène pour les disperser, et largué des bombes lacrymogènes à partir de drones, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Deux personnes blessées par balles ont été hospitalisées dans la ville de Gaza, selon une source médicale.
Interrogée par l’AFP, un porte-parole de l’armée israélienne a indiqué que « deux grenades à fragmentions » lancées du côté palestinien étaient tombées de l’autre côté de la barrière sans faire de blessé. « Les soldats ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles de calibre .22 » et ont touché un « certain nombre d’émeutiers », a ajouté le porte-parole.
Le mouvement islamiste Hamas au pouvoir à Gaza, territoire sous blocus israélien depuis 2007, a affirmé dans un communiqué que « la saisie de terres par l’occupation israélienne et l’expansion coloniale de colonies sont vouées à l’échec ».
Le 30 mars 1976, après l’annonce de la saisie de centaines d’hectares de terres palestiniennes par le gouvernement en Galilée, dans le nord d’Israël, des manifestations et une grève générale avaient été organisées.
La police israélienne avait répondu par des tirs qui avaient fait six morts. La saisie des terres avait ensuite été annulée.
Musulmans, chrétiens ou druzes, les Arabes israéliens représentent environ 20% de la population israélienne et se disent victimes de discriminations par rapport à la majorité juive du pays, notamment en matière d’accès à l’emploi et au logement.
En Cisjordanie, plusieurs manifestations sont prévues pour marquer la Journée de la terre vendredi.

Agence France-Presse du 30 mars 2023

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