Ainsi donc, tout l'arsenal de surveillance électronique de l'occupant n'a pas suffi pour identifier le jeune résistant Moattaz Hawaja venu de Naalin près de Ramallah jusque dans la rue Dizengoff au coeur de Tel-Aviv pour effectuer la mission qu'il s'était assignée. Faut dire que dans ce pays, les gens se ressemblent beaucoup et les caméras policières sont incapables de tout détecter et de prévoir les intentions de chacun. Moattaz a réussi à franchir les barrages filtrant érigés sur sa route pour atteindre la cible qu'il visait. Il savait pertinemment qu'il ne sortirait pas vivant. Il savait que son opération était suicidaire. Il savait qu'aux premiers coups de feu il serait abattu. En effet, c'est ce qui s'est passé. "J'ai tiré trois balles sur lui, un collègue a également tiré trois coups, et quand il est tombé, il a reçu une autre balle afin qu'il ne se relève plus" a déclaré fièrement le policier israélien qui sera chaleureusement félicité par Itamar Ben Gvir son ministre de tutelle pour avoir, "par un acte courageux éliminer l'odieux terroriste."
Pas d'état d'âme donc. C'est bien une guerre. Sauf que cette fois, elle n'a pas frappé à Jénine, Naplouse, Ramallah, Bethléem ou autre village ou camp de réfugié de la Palestine occupée. Cette fois, elle a frappé au coeur de Tel-Aviv, portée par la main d'un jeune que les caméras de l'occupant n'ont pas réussi à identifier pour le "neutraliser" à temps.
Dans la même soirée, à Beitar Illit, colonie située au sud-ouest de Jérusalem, l'armée d'occupation a indiqué que des démineurs avaient fait exploser un colis suspect découvert à bord d'un bus.
La guerre se poursuit jusque dans les colonies.
Toujours, dans la même soirée, le ministre sioniste de la Défense, Yoav Gallant, a indiqué avoir donné l'ordre d'"agir immédiatement pour démolir la maison du terroriste". Effectivement, presque instantanément des soldats pénétraient dans la maison de Moattaz Khawaja autour de minuit. L'armée a confirmé être "en opération" à Naalin. En territoire occupé.
D'autres jeunes résistants se lèveront et frapperont. L'occupation tue.
Roland RICHA
Vendredi, 10 mars 2023
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