Le Liban se vide de ses infirmier(e)s

 

«Plus de 3 500 infirmières et infirmiers ont déserté la profession.» Ce cri d’alarme de la présidente de l’ordre des infirmières et des infirmiers du Liban, Rima Sassine Kazan, suffit à résumer la situation d’un métier miné par la crise, et que viennent corroborer les témoignages de ces femmes et hommes en souffrance. «Plus de 55 % de ceux qui sont toujours en les plus jeunes en tête, espèrent quitter leur emploi et le pays dans les deux prochaines années», poursuit-elle.
Cette hémorragie dans une profession pourtant applaudie durant la pandémie de Covid-19 et après la double explosion au port de Beyrouth est aggravée par la dévaluation des salaires, à la suite de la crise économique et financière inédite qui frappe le pays. Certains changent de métier, d’autres désertent les hôpitaux publics pour se faire embaucher dans les grands établissements universitaires, où les conditions salariales sont meilleures, ou encore s’expatrient, principalement en Amérique du Nord, en Europe et dans les pays arabes.
À tout cela s’ajoutent la pénibilité du travail d’infirmier, les horaires insoutenables, le manque d’équipements et de personnel, qui alourdissent la tâche de ceux qui restent. Et pourtant, certains ont fait le choix de ne pas quitter leurs hôpitaux et leurs patients. L’un d’eux considère même «qu’il fait du bénévolat en attendant que la crise prenne fin... même (s’il est) à bout de souffle».

Anne-Marie EL-HAGE
L'Orient le Jour du 14 mars 2023

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