Israël : coup de froid diplomatique après le vote de l'ONU sur les colonies


Israël a affirmé mardi qu'il « réduisait » ses relations avec des pays ayant voté pour une résolution de l'ONU contre la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Réfutant des informations selon lesquelles les relations avec ces pays avaient été suspendues, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon a déclaré qu'Israël avait « temporairement réduit » visites et travaux avec des ambassades. « Jusqu'à nouvel ordre, nous limiterons nos contacts avec les ambassades en Israël et éviterons les déplacements de responsables israéliens dans ces pays et la venue de leurs responsables ici », a-t-il affirmé à l'Agence France-Presse en référence aux pays membres du Conseil de sécurité ayant voté vendredi pour la résolution de l'ONU.
En représailles, Israël a déjà rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal et annulé son programme d'aide dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. Mardi, l'État hébreu a également informé l'Angola du gel de son programme d'aide, selon Emmanuel Nahshon. Les pays ne peuvent pas venir « en Israël pour apprendre sur la lutte antiterroriste, la cyberdéfense, les technologies agricoles et faire ensuite ce qu'ils veulent à l'ONU », a déclaré à la radio militaire la ministre adjointe des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely. Elle s'est toutefois inquiétée du fait qu'en annulant des déplacements de responsables étrangers, Israël puisse manquer des occasions d'expliquer sa position.

Israël maintient sa position
Par ailleurs, Israël pourrait prochainement faire avancer des projets de construction dans les colonies malgré ce vote à l'ONU lui demandant de cesser la colonisation des Territoires palestiniens occupés, a indiqué mardi un responsable israélien. Un comité de planification doit discuter mercredi de la délivrance d'un permis de construire pour 618 logements à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et annexée par Israël, selon l'ONG anti-colonisation Ir Amim. Le maire adjoint de Jérusalem, Meir Turjeman, qui préside ce comité, a indiqué à l'Agence France-Presse que le vote vendredi à l'ONU d'une résolution demandant à l'État d'Israël de « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est », ne remettait nullement en question cette réunion, prévue de longue date.
« Nous discuterons de manière sérieuse de tout ce qu'il y a sur la table », a-t-il expliqué précisant que le projet en question concernait les colonies de Pisgat Zeev (140 logements), Ramat Shlomo (262) et Ramot (216). La résolution, la première à condamner la colonisation israélienne depuis 1979, a été approuvée vendredi par 14 pays membres du Conseil de sécurité. Les États-Unis se sont abstenus, permettant l'adoption de ce texte, qui ne contient pas de sanctions contre Israël. La colonisation israélienne, notamment à Jérusalem, est considérée par la communauté internationale comme illégale et comme le principal obstacle à la paix notamment parce que les colonies sont construites sur des terres qui pourraient appartenir à l'État auxquels les Palestiniens aspirent, menaçant ainsi la possibilité d'un règlement du conflit sur la base d'une solution à deux États. Quelque 430 000 colons israéliens vivent actuellement en Cisjordanie occupée et ils sont plus de 200 000 à Jérusalem-Est, dont l'annexion n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Représailles diplomatiques
Selon des médias israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui officie également comme ministre des Affaires étrangères, a demandé aux responsables de réduire pour l'heure autant que possible leurs déplacements dans les pays ayant voté la résolution. Des représentants de 10 des 14 pays membres du Conseil de sécurité ayant voté pour le texte, ainsi que l'ambassadeur des États-Unis qui s'est abstenu, ont été convoqués dimanche au ministère israélien des Affaires étrangères. Au moins deux déplacements ont par ailleurs été annulés ou reportés, dont celui prévu cette semaine en Israël du Premier ministre ukrainien.
Il y a également des informations selon lesquelles Benjamin Netanyahu a annulé une réunion avec la Première ministre britannique Theresa May au Forum économique mondial de Davos (Suisse), en janvier, mais cela n'a pas été confirmé de source officielle. Le vote de la résolution, permis par l'abstention des États-Unis, a suscité de violentes réactions dans la classe politique israélienne. Benjamin Netanyahu a accusé l'administration américaine d'avoir fait « un coup anti-israélien honteux » aux Nations unies.

(27-12-2016 - avec les agences de presse)

"Non au terrorisme d’État d’Israël" :
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