« C’était une exécution devant les caméras », a dénoncé l’association israélienne B’Tselem après la diffusion d’images où l’on voit des soldats tirer à bout portant sur deux hommes qui se rendaient.
L’impunité jusqu’à quand pour les soldats israéliens et Benyamin Netanyahou, ce dernier étant déjà l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale (CPI), toujours pas appliqué ? Ce week-end, le nombre de morts dans la bande de Gaza a dépassé les 70 000.
Selon l’ONU, au moins deux enfants sont tués par jour depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 10 octobre. En France, le parquet national antiterroriste vient de demander à un juge d’instruction parisien d’enquêter pour « crimes de guerre » sur la mort de deux enfants français à Gaza en octobre 2023.
En Cisjordanie, l’abattage israélien est moins massif (un peu plus de 1 000 Palestiniens ont été tués en deux ans) mais tout aussi horrible. Jeudi, lors d’un raid en Cisjordanie occupée, les soldats des forces d’occupation ont abattu deux Palestiniens qui semblaient se rendre, désarmés, comme le montrent des images diffusées par une chaîne de télévision palestinienne.
Une vidéo accablante
Dans cette vidéo muette, deux hommes sortent d’un garage, les mains levées et leurs chemises relevées pour montrer qu’ils ne transportent pas d’explosifs. Ils sont plaqués au sol et frappés à coups de pied par un policier. On leur ordonne ensuite de retourner dans le garage. Alors qu’ils sont au sol, encerclés par des soldats, des coups de feu retentissent et les hommes s’effondrent, apparemment sans vie. On aperçoit au moins un soldat faire feu.
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré dans un communiqué que les deux hommes avaient été tués par balle, les identifiant comme étant Muntaser Abdullah, 26 ans, et Youssef Asasa, 37 ans. Le gouverneur de Jénine, Kamal Abou Al Rub, s’exprimant par téléphone, a accusé les forces israéliennes d’avoir procédé à une « exécution de sang-froid » de deux jeunes hommes qui, selon lui, étaient désarmés et s’étaient rendus.
« Nous sommes consternés par le meurtre odieux, hier, par la police des frontières israélienne, de deux Palestiniens à Jénine, en Cisjordanie occupée, dans ce qui semble être une nouvelle exécution sommaire », a dénoncé Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme.
« Tout le monde a vu qu’ils ne représentaient aucune menace pour les forces israéliennes et, pourtant, les soldats ont décidé de leur tirer dessus et de les tuer sur-le-champ. C’était une exécution devant les caméras », a déclaré Shai Parnes, de l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem.
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a publiquement apporté son soutien à l’unité militaire et policière impliquée dans la fusillade. « Les combattants (israéliens) ont agi exactement comme on pouvait s’y attendre : les terroristes doivent mourir ! » a écrit Ben Gvir sur X après la fusillade.
Des propos qualifiés d’« absolument odieux » par Jeremy Laurence. Rien d’étonnant quand on sait que ce ministre d’extrême droite encourage les colons à multiplier les exactions contre les Palestiniens en Cisjordanie. Lui-même multiplie les provocations sur l’esplanade des mosquées, à Jérusalem-Est occupée.
Pierre Barbancey
L'Humanité du 30 novembre 25
Attention: Images fortes - Personnes sensibles s'abstenir
Accès à la vidéo www.aloufok.net/pal271125.mp4
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