Liban: un militant clé sur l'enquête du port se désiste, possible intimidation

 

Le porte-parole d'un collectif des proches des victimes de l'explosion meurtrière au port de Beyrouth l'an passé a annoncé samedi son retrait du groupe après avoir diffusé une vidéo appelant à récuser le juge qui enquête sur ce drame, certains évoquant une possible intimidation. Dans une vidéo virale qui a circulé vendredi soir sur les réseaux sociaux, Ibrahim Hoteit appelle le juge Tarek Bitar -- au coeur d'une campagne de dénigrement orchestrée depuis des semaines par le mouvement chiite Hezbollah -- à se récuser.
Le puissant Hezbollah et ses alliés accusent le magistrat de «politiser» l'enquête. M. Bitar a inculpé de hauts responsables parmi lesquels deux députés du parti chiite Amal, allié du Hezbollah.
Dans la vidéo, M. Hoteit apparaît lisant un communiqué et jetant des regards furtifs hors du champ de la caméra. Cette vidéo a été diffusée au lendemain d'incidents armés sanglants qui ont fait sept morts dans la capitale libanaise, parmi lesquels six membres du Hezbollah et d'Amal, lors d'une manifestation exigeant le départ de M. Bitar.*
Interrogé par l'AFP, Ibrahim Hoteit a nié toute «pression» ou «intimidation» à l'origine de cette vidéo, affirmant l'avoir enregistrée «à titre personnel». «La seule pression que j'ai subie sont les incidents de jeudi et la crainte d'un glissement vers une guerre civile. J'ai donc décidé de renoncer à mon rôle de porte-parole», a-t-il affirmé.
Mais la diffusion de la vidéo a suscité samedi de l'étonnement et des doutes parmi d'autres proches de victimes de l'explosion du 4 août 2020 (plus de 210 morts), faisant naître des soupçons d'intimidation.
Dans un communiqué, les familles des victimes de l'explosion ont évoqué une vidéo «étonnante (...) qui ne nous représente pas du tout», réitérant leur appui au juge Bitar et déplorant les ingérences politiques dans l'enquête. «Ibrahim a sans doute été soumis à des pressions», a affirmé à l'AFP William Noun, frère d'un des pompiers tués dans le drame.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont déploré des «menaces» qui auraient été exercées par le tandem Hezbollah-Amal sur M. Hoteit. L'enquête menée par le juge Bitar est au coeur de vives tensions et divisions au Liban depuis plusieurs semaines. Cette polarisation a dégénéré en violences meurtrières jeudi renvoyant vers les années sombres de la guerre civile (1975-1990).


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