Hamid, l'évadé... (13) (Fiction)

 

La fumée monte de l'autre côté du mur. L'oliveraie brûle. Les femmes et les enfants, impuissants, fixent désespérément le paysage. Les barrières du poste de contrôle ont été fermées. Le nombre des soldats en faction a terriblement augmenté. Comme si le pire se préparait.
Les trois groupes d'hommes constitués à l'initiative du professeur d'histoire s'activent chacun à la tâche qui lui a été assignée.
Les sacs d'olives ramassées sont à l'abri. Deux jeunes, dont Hamid, surveillent et montent la garde à proximité, prêts à donner l'alerte à la moindre attaque.
De nombreux départs de feu ont été étouffés. L'incendie est quasiment limité. Seule une dizaine d'arbres continuent à brûler et à dégager une intense fumée. De part et d'autres des flammes les Palestiniens font face aux colons parmi lesquels une grande majorité de jeunes. Ils sont agressifs mais manifestement peu expérimentés. Ils s'éparpillent inutilement ce qui les affaiblit considérablement. Ils ne s'attendaient pas à une telle résistance. Ils pensaient probablement que l'effet de surprise de leur agression sèmerait la panique et leur donnerait l'avantage du terrain. Et puis, les soldats n'intervenant pas les a quelque peu démotivés. Petit à petit, ils amorcent un mouvement de recul en direction de la colonie.
Prudents, les Palestiniens suivent strictement les consignes de Youssef. "On maintient l'organisation initialement prévue. On n'avance pas, mais on intensifie les jets de pierres. De plus en plus forts. De plus en plus loin."
L'affrontement tourne à l'avantage des Palestiniens quand un groupe de soldats, en provenance du poste de contrôle fait son apparition. Aucun tir. Les soldats se contentent de se positionner entre les Palestiniens et leurs assaillants.
Youssef donne l'ordre d'arrêter les jets. Sitôt donné sitôt exécuté. La discipline est stricte.
Youssef interpelle les soldats: "Faites les partir... Nous sommes dans notre droit. Cette oliveraie nous appartient."
Un soldat approche. Il est fortement armé. Il se dirige vers le professeur qui ne bouge pas.
- "Retirez-vous. Nous vous protégeons", dit le soldat.
- "Ce serait la première fois", répond Youssef.
- "Faites ce que je vous dis", réplique le soldat.
- "Pourquoi je vous ferai confiance?"
- "Parce que vous n'avez pas le choix"
- "C'est notre terre. Nous avons le droit de décider d'y rester"
La réponse du soldat est menaçante: "Pas dans ces circonstances".
Silence. Youssef réfléchit. Il doit très vite prendre une décision.
- "Nous emportons avec nous les sacs d'olives."
- Pas de problème.
Le professeur fait signe au groupe d'hommes autour de lui. Le repli commence. Tous suivent Youssef qui se dirige vers les sacs d'olives gardés par les deux jeunes dont son fils.

Roland RICHA
Lundi, 18 octobre 2021

(à suivre...)

Fiction. Toute ressemblance avec une quelconque réalité est fortuite.

Hamid, l'évadé (12)... (Fiction)
https://assawra.blogspot.com/2021/10/hamid-levade-12-fiction.html


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